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C'est toujours les autres qui meurent, Jean-François Vilar, 1982 -,Classiques du Crime, polar, roman policier,

,C'est toujours les autres qui meurent, Jean-François Vilar - collection Les Classiques du Crime -

"Je suis entré par la rue Saint-Denis. Et voici maintenant : ce mannequin, corps féminin, est étendu, allongé, écartelé, sur un lit de brindilles ou peut-être de paille. 

Non : de brindilles. (...). 

La boutique est à l'abandon depuis pas mal de temps. Je l'ai déjà remarqué. Mais à quoi rime ce mur, à l'intérieur ? 

C'est curieux. Du bout des doigts, des ongles, je tente de gratter un peu la vitre. Qu'y a-t-il derrière tout cela ? L'œil sur la petite surface que je viens de dégager, je vois un peu le mannequin et son environnement. Des détails m'échappent. Le mannequin tient quelque chose dans sa main. Une lampe peut-être. Pas allumée. Mais il y a dans cette zone une sorte de pâle lueur verdâtre. L'œil s'accoutume. Je vois nettement : des cuisses largement ouvertes révèlent, on ne voit que ça et un rayon de lumière le frappe curieusement, un sexe impubère. 

Impubère ? Rasé ? C'est tout simplement du plastique. Du toc. Le fabriquant de ce simulacre a toutefois pris soin de ne pas laisser l'emplacement du sexe absolument lisse. Le moulage évoque la fente, les lèvres. C'est quand même un corps de femme au réalisme choquant. (...)

La peau, ou ce qui passe pour tel, me semble curieusement rougeâtre. Derrière le corps, au deuxième plan, sans doute pas très loin du mannequin, mais l'effet de trompe-l'œil est assez réussi : un paysage. Un cyprès se découpe sur un ciel très bleu, une ligne d'arbres, des nuages en coton. Il y a aussi une imitation de chute d'eau. Je n'ai jamais rien vue de pareil dans un magasin de mode. L'étalagiste est fou."

éditions Edito-Service, Genève, 1982  - #crime, #vieux roman policier, #classiques du crime, #polar, #roman policier, #Edito Service Genève,

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C'est toujours les autres qui meurent, Jean-François Vilar - collection Les Classiques du Crime -

"Je suis entré par la rue Saint-Denis. Et voici maintenant : ce mannequin, corps féminin, est étendu, allongé, écartelé, sur un lit de brindilles ou peut-être de paille. 

Non : de brindilles.

D'où je suis placé, devant la vitrine de ce magasin de passage du Caire, vitrine encrassée de poussière, avec par endroits des trainées de blanc d'Espagne qui la rendent presque opaque et, derrière encore, l'obstacle d'un mur de parpaings éventré : je ne distingue presque rien. 

La boutique est à l'abandon depuis pas mal de temps. Je l'ai déjà remarqué. Mais à quoi rime ce mur, à l'intérieur ? 

C'est curieux. Du bout des doigts, des ongles, je tente de gratter un peu la vitre. Qu'y a-t-il derrière tout cela ? L'œil sur la petite surface que je viens de dégager, je vois un peu le mannequin et son environnement.

Des détails m'échappent. Le mannequin tient quelque chose dans sa main. Une lampe peut-être. Pas allumée. Mais il y a dans cette zone une sorte de pâle lueur verdâtre. L'œil s'accoutume. Je vois nettement : des cuisses largement ouvertes révèlent, on ne voit que ça et un rayon de lumière le frappe curieusement, un sexe impubère. 

Impubère ? Rasé ? C'est tout simplement du plastique. Du toc. Le fabriquant de ce simulacre a toutefois pris soin de ne pas laisser l'emplacement du sexe absolument lisse. Le moulage évoque la fente, les lèvres. C'est quand même un corps de femme au réalisme choquant. 

Le buste et épanoui, les seins sont lourds. La posture suggère un total abandon. Presque. Car il y a le bras, le bras gauche. A la fois reposé et tendu. Dans la main ? Maintenant que je distingue mieux, à n'en pas douter, c'est une lampe. Une lampe à pétrole. Type lampe Pigeon ou bec Auer. Dans ce dernier cas, il s'agirait d'une lape à gaz. Je ne sais pas. 

Je ne vois rien du bras droit. Il est caché par le mur.

Je ne peux pas me déplacer pour chercher un meilleur angle. La vitrine est vraiment dégueulasse. Le visage set également dissimulé. Je ne vois qu'ne épaisse mèche de cheveux blondasses qui couvre le cou. 

La peau, ou ce qui passe pour tel, me semble curieusement rougeâtre. Derrière le corps, au deuxième plan, sans doute pas très loin du mannequin, mais l'effet de trompe-l'œil est assez réussi : un paysage. Un cyprès se découpe sur un ciel très bleu, une ligne d'arbres, des nuages en coton. Il y a aussi une imitation de chute d'eau. Je n'ai jamais rien vue de pareil dans un magasin de mode. L'étalagiste est fou."

éditions Edito-Service, Genève, 1982  - #crime, #vieux roman policier, #classiques du crime, #polar, #roman policier, #Edito Service Genève,

Description : format livre de poche, 277 pages. bon état, "ombre" sur le deuxième plat de couverture.

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