Castel-Pirate, Magali - roman -
"Les yeux perçants du voyageur, déjà accoutumés aux ténèbres du petit port, à cause du trajet que l'homme venait de faire le long de l'étroit sentier, distinguèrent la barque, balancée au bout de son invisible filin.
A sa hauteur, sur le quai, une forme se tenait immobile.
- Hello, passeur ? Passeur ?
Lentement, la forme se retourna. Elle émergea de l'obscurité et vit se profiler dans le rayon de la lampe électrique que l'inconnu braquait sur elle.
Entre les plis de la cape sombre qui évoquait quelque goéland aux ailes repliées, un corps féminin laissait deviner à cette grâce souple qu'il gardait en dépit du costume inélégant. Sous la capuche, deux yeux clairs examinèrent l'intrus.
- C'est vous qui passez ? s'enquit l'homme d'un ton un peu incrédule.
L'inconnue répondit par une autre question tout aussi incrédule : - Vous voulez aller dans l'île, ce soir ?
- Apparemment... puisque je suis ici. (...)
L'homme assura sa valise dans sa main et enjamba le plat-bord. La femme détacha l'amarre, sauta dans la barque à son tour et prit les rames. Il n'y eut plus que leur bruit cadencé à rythmer le silence ambiant. (...) Les yeux du passager s'habituaient de plus en plus à l'obscurité. Il remarqua les mains fines dont le dessin lui parut insolite chez une paysanne accoutumée à ce rude métier de passeur.
- L'île est encore loin ? s'informa-t-il, pour engager la conversation.
- Nous y serons dans vingt minutes.
La voix était fraîche, bien qu'un peu rauque. La femme devait être jeune. Le vent avait soulevé son capuchon et jouait dans les mèches souples de ses cheveux. Elle se penchait à chaque mouvement des rames et la façon dont elle ramait témoignait de beaucoup de force et d'expérience."
éditions librairie Jules Tallandier 1981. #roman d'amour, #jeune fille, #littérature sentimentale, #roman sentimental, #romans à l'eau de rose, #romans d'amour, #littérature romanesque,
Castel-Pirate, Magali - roman -
"Les yeux perçants du voyageur, déjà accoutumés aux ténèbres du petit port, à cause du trajet que l'homme venait de faire le long de l'étroit sentier, distinguèrent la barque, balancée au bout de son invisible filin.
A sa hauteur, sur le quai, une forme se tenait immobile.
- Hello, passeur ? Passeur ?
Lentement, la forme se retourna. Elle émergea de l'obscurité et vit se profiler dans le rayon de la lampe électrique que l'inconnu braquait sur elle.
Entre les plis de la cape sombre qui évoquait quelque goéland aux ailes repliées, un corps féminin laissait deviner à cette grâce souple qu'il gardait en dépit du costume inélégant. Sous la capuche, deux yeux clairs examinèrent l'intrus.
- C'est vous qui passez ? s'enquit l'homme d'un ton un peu incrédule.
L'inconnue répondit par une autre question tout aussi incrédule : - Vous voulez aller dans l'île, ce soir ?
- Apparemment... puisque je suis ici.
Le timbre était bref, sans doute pour décourager d'autres demandes indiscrètes.
La cape noire se redressa, tandis que les épaules semblaient soudain plus larges et que la silhouette prenait de la taille.
- Alors, embarquons !
L'homme assura sa valise dans sa main et enjamba le plat-bord. La femme détacha l'amarre, sauta dans la barque à son tour et prit les rames. Il n'y eut plus que leur bruit cadencé à rythmer le silence ambiant.
L'homme avait allumé une pipe dont il se mit à tirer de longues bouffées tout en regardant nonchalamment s'éloigner la côte.
Quelques lumières piquaient la masse obscure des arbres comme des yeux mi-clos dans les fenêtres étroites des maisons dispersées. Les yeux du passager s'habituaient de plus en plus à l'obscurité. Il remarqua les mains fines dont le dessin lui parut insolite chez une paysanne accoutumée à ce rude métier de passeur.
- L'île est encore loin ? s'informa-t-il, pour engager la conversation.
- Nous y serons dans vingt minutes.
La voix était fraîche, bien qu'un peu rauque. La femme devait être jeune. Le vent avait soulevé son capuchon et jouait dans les mèches souples de ses cheveux. Elle se penchait à chaque mouvement des rames et la façon dont elle ramait témoignait de beaucoup de force et d'expérience.
Y a-t-il longtemps que vous faites ce métier ? demanda l'homme entre deux bouffées.
La passeuse se détourna légèrement. Il put voir se dessiner son profil orgueilleux, son petit nez levé dans une expression de défi.
- Mon métier ne m'oblige pas à répondre aux questions indiscrètes."
éditions librairie Jules Tallandier 1981. #roman d'amour, #jeune fille, #littérature sentimentale, #roman sentimental, #romans à l'eau de rose, #romans d'amour, #littérature romanesque,
Description : livre relié, couverture cartonnée, 217 pages. format 18 cm x 11,5 cm. bon état intérieur, usure de couverture et petite tache.
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