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Pas d'amour pour elle, Jean Miroir, 1958 - , roman d'amour, roman sentimental, ange,

Pas d'amour pour elle, Jean Miroir - roman -

"Le sergent-chef fit signe au garçon. Assis solitaire à la terrasse d'un des grands cafés de Montparnasse, il s'était attardé longtemps après avoir bu son "demi". Rien ne l'appelait, et cette reprise de contact avec la vie bruyante du boulevard n'était pas pour lui déplaire.

Mais il ne pouvait rester là indéfinitivement ! En outre, la curiosité dont, par moments, il se voyait l'objet, ternissait son plaisir. Sans doute s'adressait-elle à son béret cramoisi de parachutiste, mais plus encore à la combinaison bariolée qu'il arborait sur l'asphalte parisien tout comme s'il eût été en service commandé. Non qu'il se complût à jouer au héros ! Il laissait cela à d'autres, et d'ailleurs c'était passé de mode. S'il avait négligé de demander au magasin d'habillement une tenue moins faite pour attirer l'attention, c'est qu'il estimait n'en avoir que faire. 

Bien peu de jours allaient s'écrouler avant qu'il fût las de cette vie monotone, dénuée de risques ! Le démon de l'aventure ne tarderait pas à le harceler de nouveau de tentations irrésistibles, et lui, le "sans famille", le "sans amis", dédaignant d'attendre passivement la fin de sa permission, se hâterait de rejoindre son dépôt, avec l'espoir d'être affecté au même commando. Pourquoi, dès lors, eût-il fait des infidélités à sa chère "peau de grenouille", comme" il disait parfois. Il s'y sentait tellement à l'aise. 

Ayant réglé sa consommation il laissa passer devant lui un couple qui sortait du sous-sol de l'établissement - là où, dès l'avant-dîner un orchestre de jazz convie à danser les heureux de ce monde.

Il détailla la jeune femme d'un air mi-admiratif, mi-goguenard. Jolie ? Le verdict fut affirmatif.  

éditions Le Cercle romanesque 1958. #roman d'amour, #littérature sentimentale, #roman sentimental, #romans à l'eau de rose, #romans d'amour, #littérature romanesque, 

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Pas d'amour pour elle, Jean Miroir - roman -

"Le sergent-chef fit signe au garçon. Assis solitaire à la terrasse d'un des grands cafés de Montparnasse, il s'était attardé longtemps après avoir bu son "demi". Rien ne l'appelait, et cette reprise de contact avec la vie bruyante du boulevard n'était pas pour lui déplaire.

Mais il ne pouvait rester là indéfinitivement ! En outre, la curiosité dont, par moments, il se voyait l'objet, ternissait son plaisir. Sans doute s'adressait-elle à son béret cramoisi de parachutiste, mais plus encore à la combinaison bariolée qu'il arborait sur l'asphalte parisien tout comme s'il eût été en service commandé. Non qu'il se complût à jouer au héros ! Il laissait cela à d'autres, et d'ailleurs c'était passé de mode. S'il avait négligé de demander au magasin d'habillement une tenue moins faite pour attirer l'attention, c'est qu'il estimait n'en avoir que faire. 

Bien peu de jours allaient s'écrouler avant qu'il fût las de cette vie monotone, dénuée de risques ! Le démon de l'aventure ne tarderait pas à le harceler de nouveau de tentations irrésistibles, et lui, le "sans famille", le "sans amis", dédaignant d'attendre passivement la fin de sa permission, se hâterait de rejoindre son dépôt, avec l'espoir d'être affecté au même commando. Pourquoi, dès lors, eût-il fait des infidélités à sa chère "peau de grenouille", comme" il disait parfois. Il s'y sentait tellement à l'aise. 

Ayant réglé sa consommation il laissa passer devant lui un couple qui sortait du sous-sol de l'établissement - là où, dès l'avant-dîner un orchestre de jazz convie à danser les heureux de ce monde.

Il détailla la jeune femme d'un air mi-admiratif, mi-goguenard. Jolie ? Le verdict fut affirmatif. Avec une restriction, cependant... Quelle femme eût pu ne pas paraître jolie, apprêtée comme était celle-ci, pomponnée, étoilée de bijoux? Ses boucles cuivrées luisaient d'un éclat surnaturel ; son visage, rehaussé de tons pastels, s'encadrait de scintillants pendants d'oreilles ; sur sa robe noire, reposait une étole de vison qu'on eût dite assortie aux reflets de la chevelure. 

A peine dehors, elle s'arrêta, laissant son compagnon - un brun, solide garçon au teint olivâtre - faire le tour d'une somptueuse voiture à carrosserie turquoise, puis y pénétrer. 

Toutes le veines, celui-là ! put songer le sergent. Car il fallait avoir la chance collée au corps pour qu'"une place se fût trouvée libre au long du trottoir, à deux pas du café. 

Non loin, un pauvre diable guettait. Au moment opportun, il s'élança pour tenir la portière. La jolie fille, avant de monter, ouvrit son sac et tendit une pèce au clochard qui, en marmonnant un remerciement, claqua la portière puis, sans perdre une seconde, fila vers d'autres clients."

éditions Le Cercle romanesque 1958. #roman d'amour, #littérature sentimentale, #roman sentimental, #romans à l'eau de rose, #romans d'amour, #littérature romanesque, 

Description : livre relié, couverture cartonnée, 251 pages. format 18 cm x 11,5 cm. état moyen, beaucoup de rousseurs sur les premières pages et taches sur la couverture.

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