Imprudente Catherine, Magali - roman - "Quand je revois Anne sur le seuil du magasin, par ce matin fumeux de novembre, il me semble qu'elle fait partie du décor, figure un peu irréelle qui se confondait avec le brouillard du dehors, la vierge sculptée debout dans le renfoncement, le coffre bariolé et les masques étrangers accrochés aux boiseries de la devanture. A la seconde, il ne semblait pas que ce fût une passante attirée par la curiosité, mais bien plutôt une de ces incarnations du destin projetée tout à coup dans mon univers. La sonnette avait à peine tinté et la visiteuse restait au seuil, comme figée, dans une impossibilité d'avancer. Il y avait deux marches pour descendre et je supposai que cela l'arrêtait, inexplicablement. Je la regardai, guettant ce qu'elle allait faire. Pourquoi ne l'invitai-je pas à entrer, comme une quelconque et providentielle cliente ? Les affaires n'étaient pas si brillantes qu'il fallût faire fi d'un profit entrevu sous la forme de cette femme, engoncée dans son manteau, ridiculement coiffée d'un chapeau trop haut et trop drapé pour elle. Une étrange atonie me paralysait. Je me sentais molle, inerte, pas du tout disposée à faire l'article, à parler, à persuader. Elle dit soudain - et sa voix lourde sembla rompre un silence de sortilège : - Rappelez votre chien, je vous prie. Je compris brusquement ce qui l'avait immobilisée au seuil : c'était Raffi, mon berger, accroupi dans le coin de l'entrée, sous les pieds vermoulus de la vieille commode. Raffi, rigide et silencieux comme les meubles et les statues, mais dont les beaux yeux d'ambre luisaient, pareils aux prunelles d'émail des personnages peints sur les tableaux." éditions librairie Jules Tallandier 1981. #roman d'amour, #jeune fille, #littérature sentimentale, #roman sentimental, #romans à l'eau de rose, #romans d'amour, #littérature romanesque,
Imprudente Catherine, Magali - roman -
"Quand je revois Anne sur le seuil du magasin, par ce matin fumeux de novembre, il me semble qu'elle fait partie du décor, figure un peu irréelle qui se confondait avec le brouillard du dehors, la vierge sculptée debout dans le renfoncement, le coffre bariolé et les masques étrangers accrochés aux boiseries de la devanture.
A la seconde, il ne semblait pas que ce fût une passante attirée par la curiosité, mais bien plutôt une de ces incarnations du destin projetée tout à coup dans mon univers. La sonnette avait à peine tinté et la visiteuse restait au seuil, comme figée, dans une impossibilité d'avancer.
Il y avait deux marches pour descendre et je supposai que cela l'arrêtait, inexplicablement.
Je la regardai, guettant ce qu'elle allait faire. Pourquoi ne l'invitai-je pas à entrer, comme une quelconque et providentielle cliente ? Les affaires n'étaient pas si brillantes qu'il fallût faire fi d'un profit entrevu sous la forme de cette femme, engoncée dans son manteau, ridiculement coiffée d'un chapeau trop haut et trop drapé pour elle.
Une étrange atonie me paralysait. Je me sentais molle, inerte, pas du tout disposée à faire l'article, à parler, à persuader. Elle dit soudain - et sa voix lourde sembla rompre un silence de sortilège : - Rappelez votre chien, je vous prie.
Je compris brusquement ce qui l'avait immobilisée au seuil : c'était Raffi, mon berger, accroupi dans le coin de l'entrée, sous les pieds vermoulus de la vieille commode. Raffi, rigide et silencieux comme les meubles et les statues, mais dont les beaux yeux d'ambre luisaient, pareils aux prunelles d'émail des personnages peints sur les tableaux."
éditions librairie Jules Tallandier 1981. #roman d'amour, #jeune fille, #littérature sentimentale, #roman sentimental, #romans à l'eau de rose, #romans d'amour, #littérature romanesque,
Description : livre relié, couverture cartonnée, 218 pages. format 18 cm x 11,5 cm. bon état, petite usure de couverture.
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