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Le tournant, Pierre Villetard - Collection Stella -
"Par un clair matin de l'automne 1913, Irène Lormois, celle qu'on nommait respectueusement dans le pays "Mademoiselle Irène", descendait l'une des ruelles qui mènent à l'Oise. Dans ce village de Valcourt, bâti à flanc de coteau, les ruelles mal pavées se ressemblent toutes. Bordées de maisons basses, elles zigzaguent capricieusement, puis dévalent d'un bond jusqu'à la rivière. Tantôt une voix saluait la jeune fille et elle répondait d'un sourire, tantôt c'était elle-même qui interpellait les enfants et caressait au passage des têtes blonde ou brunes.
Au point où la ruelle tombe dans les prés, Irène jeta un bref coup d'œil sur une masure autour de laquelle picoraient quelques poules maigres. C'était là qu'habitait la famille Guichard, de pauvres gens auxquels elle s'intéressait. Mais, comme elle passait, la porte s'ouvrit, tandis que montait une voix grondeuse :
-Ah! je t'y prends. Et mon angine? Tu n'as donc pas deux liards de raison.
Celui qui s'était adressé à la jeune fille, un vieillard dont les cheveux démesurément longs arrosaient le col d'une redingote, accourait, les yeux courroucés, au-devant d'Irène. Celle-ci, gaîment, haussa les épaules, puis interrogea : - Qu'y a-t-il donc encore chez ces malheureux ?
- Rien. C'était pour la petite. Une crise d'urticaire. A présent, mademoiselle, m'expliquerez-vous ?
- Ne vous fâchez pas, mon parrain, dit Irène qui éclata d'un franc rire. Vous le voyez, je vais bien, et grâce à vous, ajouta-t-elle en posant sur le vieillard ses jeunes yeux coquets.
Si expérimenté qu'il fût, le docteur Caubette n'était pas insensible aux flatteries qui proclamaient ses mérites professionnels. Paternellement, il ordonna : - Montre-moi ta gorge."
éditions du Petit Echo de la Mode (sans date, vers 1950). #Collection Stella, #roman sentimental, #littérature sentimentale,# #roman populaire,
Le tournant, Pierre Villetard - Collection Stella -
"Par un clair matin de l'automne 1913, Irène Lormois, celle qu'on nommait respectueusement dans le pays "Mademoiselle Irène", descendait l'une des ruelles qui mènent à l'Oise. Dans ce village de Valcourt, bâti à flanc de coteau, les ruelles mal pavées se ressemblent toutes. Bordées de maisons basses, elles zigzaguent capricieusement, puis dévalent d'un bond jusqu'à la rivière. Tantôt une voix saluait la jeune fille et elle répondait d'un sourire, tantôt c'était elle-même qui interpellait les enfants et caressait au passage des têtes blonde ou brunes.
Au point où la ruelle tombe dans les prés, Irène jeta un bref coup d'œil sur une masure autour de laquelle picoraient quelques poules maigres. C'était là qu'habitait la famille Guichard, de pauvres gens auxquels elle s'intéressait. Mais, comme elle passait, la porte s'ouvrit, tandis que montait une voix grondeuse :
-Ah! je t'y prends. Et mon angine? Tu n'as donc pas deux liards de raison.
Celui qui s'était adressé à la jeune fille, un vieillard dont les cheveux démesurément longs arrosaient le col d'une redingote, accourait, les yeux courroucés, au-devant d'Irène. Celle-ci, gaîment, haussa les épaules, puis interrogea : - Qu'y a-t-il donc encore chez ces malheureux ?
- Rien. C'était pour la petite. Une crise d'urticaire. A présent, mademoiselle, m'expliquerez-vous ?
- Ne vous fâchez pas, mon parrain, dit Irène qui éclata d'un franc rire. Vous le voyez, je vais bien, et grâce à vous, ajouta-t-elle en posant sur le vieillard ses jeunes yeux coquets.
Si expérimenté qu'il fût, le docteur Caubette n'était pas insensible aux flatteries qui proclamaient ses mérites professionnels. Paternellement, il ordonna : - Montre-moi ta gorge."
éditions du Petit Echo de la Mode (sans date, vers 1950). #Collection Stella, #roman sentimental, #littérature sentimentale,# #roman populaire,
Description : livret petit format 17,5 cm x 11 cm, broché agrafé, 160 pages. état moyen, quelques rousseurs. petite déchirure de la couverture.