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Bisette, La Légende de Nuremberg, Charles Normand, 1891 - orphelinat, enfance XIXe siècle, littérature jeunesse

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Bisette, suivi de La Légende de Nuremberg, Charles Normand - illustrations de René Meunier -  "L'hiver de 1887-1888 touchait à sa fin. Mais bien qu'on fût aux derniers jours de mars, le froid se faisait encore cruellement sentir dans la grande pièce sans feu où l'orphelinat Sainte-Eulalie entassait ses élèves. Il y avait là, serrées les unes contre les autres pour se réchauffer, une quarantaine de jeunes filles dont la plus âgée n'avait pas quinze ans. Leurs visages pâles et leurs yeux tristes leur donnaient à toutes un air frappant de parenté, qu'augmentait encore la robe uniforme de laine noire sous laquelle elles frissonnaient, tant l'étoffe en était légère. Quelques-unes écrivaient, penchées comme des myopes sur leur papier et ayant peine à tenir la plume entre leurs doigts gonflés par les engelures. D'autres essayaient de lire, à demi tournées du côté du jour qui commençait à baisser : deux ou trois enfin épiaient en dessous l'estrade où se tenait la sous-maîtresse et attendaient, avec la patience d'un chat qui guette un oiseau, l'occasion de pincer sournoisement leur voisine, ou de lancer une boulette à l'autre extrémité de la classe. Il était environ sept heures du soir. Les lampes n'étaient pas encore allumées, parce qu'on profitait, par une économie nécessaire, du dernier rayon de jour, et la nuit envahissait peu à peu la salle, déjà assombrie par toutes ces robes noires. La Légende de Nuremberg, conte du Jour de l'An - - M. Julius, le courrier de France est-il arrivé ce soir ? - Le voici, M. Schwanthaler, se hâta de répondre le commis Julius. (...)  il poussa un juron, (...) - Damnés Français ! s'écria-t-il, maudite engeance, race de mendiants et de voleurs ! la leçon que nous leur avons donnée, la dernière fois, ne leur suffit pas, parait-il ; ils en veulent une nouvelle : ils l'auront par le ciel, ils l'auront." édition Société Française d'Imprimerie et de Librairie, Paris, 1891#littérature jeunesse, #enfance XIXe siècle

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Bisette, suivi de La Légende de Nuremberg, Charles Normand - illustrations de René Meunier - Collection Nouvelle Bibliothèque illustrée de Vulgarisation -

"L'hiver de 1887-1888 touchait à sa fin. Mais bien qu'on fût aux derniers jours de mars, le froid se faisait encore cruellement sentir dans la grande pièce sans feu où l'orphelinat Sainte-Eulalie entassait ses élèves.

Il y avait là, serrées les unes contre les autres pour se réchauffer, une quarantaine de jeunes filles dont la plus âgée n'avait pas quinze ans. Leurs visages pâles et leurs yeux tristes leur donnaient à toutes un air frappant de parenté, qu'augmentait encore la robe uniforme de laine noire sous laquelle elles frissonnaient, tant l'étoffe en était légère. Quelques-unes écrivaient, penchées comme des myopes sur leur papier et ayant peine à tenir la plume entre leurs doigts gonflés par les engelures. D'autres essayaient de lire, à demi tournées du côté du jour qui commençait à baisser : deux ou trois enfin épiaient en dessous l'estrade où se tenait la sous-maîtresse et attendaient, avec la patience d'un chat qui guette un oiseau, l'occasion de pincer sournoisement leur voisine, ou de lancer une boulette à l'autre extrémité de la classe.

Il était environ sept heures du soir. Les lampes n'étaient pas encore allumées, parce qu'on profitait, par une économie nécessaire, du dernier rayon de jour, et la nuit envahissait peu à peu la salle, déjà assombrie par toutes ces robes noires. Avec l'obscurité où se perdaient leurs visages, les élèves s'enhardissaient : des chuchotements couraient le long des bancs ; des rires mal étouffés éclataient ça et là. Mais la majorité des orphelines, engourdies par le froid, restaient muettes, sans chaleur et sans force pour profiter de cet instant fugitif de récréation.

Tout à coup la porte s'ouvrit. Une domestique apparut, portant deux grosses lampes étincelantes, et il y eut un Ah ! général dee satisfaction; C'était la lumière, c'était la vie qui reparaissaient, et avec elles dans la voilière tous ces peits oiseaux, tout à l'heure glacés de froid, se remirent à babiller et à caqueter."

La Légende de Nuremberg, conte du Jour de l'An - - M. Julius, le courrier de France est-il arrivé ce soir ? - Le voici, M. Schwanthaler, se hâta de répondre le commis Julius, et il tendit à son patron une liasse volumineuse de lettres et de dépêches, en ajoutant avec complaisance : "Ce sont les dernières de l'année".

Mais M. Schwnthaler ne l'écoutait déjà plus ; assis dans son bureau, le chapeau sur la tête et le cigare aux lèvres, il brisait les cachets, déchirait les enveloppes et en dévorait avidement le contenu. A en juger par sa mine, les nouvelles venues de France n'étaient pas favorables ; la première correspondance lui avait fait faire la grimace ; à la seconde, il poussa un juron, et il n'était pas au bout de la troisième qu'il se leva en assénant un violent coup de poing sur son pupitre.

- Damnés Français ! s'écria-t-il, maudite engeance, race de mendiants et de voleurs ! la leçon que nous leur avons donnée, la dernière fois, ne leur suffit pas, parait-il ; ils en veulent une nouvelle : ils l'auront par le ciel, ils l'auront."

édition Société Française d'Imprimerie et de Librairie, Paris, 1891. #littérature jeunesse, #enfance XIXe siècle

Description : livre relié, couverture cartonnée, 222 pages, 27 cm x 17,5 cm. état moyen : certaines pages ont des taches d'acidité. couverture abimée.

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