Angelica, Marguerite Thiébold - illustrations de Jacques Pecnard - Collection Bibliothèque Verte - "Perchée sur un coin de table, Angelica goûtait d'une pomme qu'elle croquait à belles dents, tout en balançant ses jambes dans le vide. Le soleil couchant mettait des reflets d'or dans la petite cuisine démodée, et l'enfant savourait cet instant de paix. Seuls lui parvenaient, du salon, les échos d'une conversation étouffée par les portes et les tentures : Angelica était libre de jouer à son jeu favori, celui des souvenirs. Treize ans, ce n'est pas très long; et les souvenirs d'Angelica se réduisaient à quelques images chaque jour plus floues, chaque jour plus précieuses. Il lui fallait distinguer entre les vrais souvenirs et les autres - ce qu'elle savait d'elle-même et des siens par ce qu'on lui en avait dit. C'est à l'orphelinat qu'elle avait appris que son père, M. Matterborn, avait été un alpiniste renommé; mais c'est dans son cœur qu'elle retrouvait la voix tendre qui l'appelait "mon petit ange". "Un ange pour bohémiens, alors ! " répliquait la maman, en regardant le petit visage d'ambre où brûlaient de grands yeux sombres. Ce qu'Angelica n'avait pas appris, à l'orphelinat, c'est que, pendant cinq ans, elle avait été la joie de ses parents ; M. et Mme Matterborn avaient vu, émerveillés, s'épanouir cette petite âme étrangement douée, dont l'imagination et l'intelligence paraient toutes choses d'une auréole de poésie : pour Angelica, les fils de la Vierge tissaient une soie d'argent, le brouillard se transformait en princesse de légende, et le vent redevenait un messager du ciel." éditions Hachette, 1956 - #montagne, #aventures jeunesse, #littérature jeunesse, #bibliothèque verte.
Angelica, Marguerite Thiébold - illustrations de Jacques Pecnard - Collection Bibliothèque Verte -
"Perchée sur un coin de table, Angelica goûtait d'une pomme qu'elle croquait à belles dents, tout en balançant ses jambes dans le vide. Le soleil couchant mettait des reflets d'or dans la petite cuisine démodée, et l'enfant savourait cet instant de paix. Seuls lui parvenaient, du salon, les échos d'une conversation étouffée par les portes et les tentures : Angelica était libre de jouer à son jeu favori, celui des souvenirs.
Treize ans, ce n'est pas très long; et les souvenirs d'Angelica se réduisaient à quelques images chaque jour plus floues, chaque jour plus précieuses. Il lui fallait distinguer entre les vrais souvenirs et les autres - ce qu'elle savait d'elle-même et des siens par ce qu'on lui en avait dit. C'est à l'orphelinat qu'elle avait appris que son père, M. Matterborn, avait été un alpiniste renommé; mais c'est dans son cœur qu'elle retrouvait la voix tendre qui l'appelait "mon petit ange". "Un ange pour bohémiens, alors ! " répliquait la maman, en regardant le petit visage d'ambre où brûlaient de grands yeux sombres.
Ce qu'Angelica n'avait pas appris, à l'orphelinat, c'est que, pendant cinq ans, elle avait été la joie de ses parents ; M. et Mme Matterborn avaient vu, émerveillés, s'épanouir cette petite âme étrangement douée, dont l'imagination et l'intelligence paraient toutes choses d'une auréole de poésie : pour Angelica, les fils de la Vierge tissaient une soie d'argent, le brouillard se transformait en princesse de légende, et le vent redevenait un messager du ciel."
éditions Hachette, 1956 - #montagne, #aventures jeunesse, #littérature jeunesse, #bibliothèque verte.
Description : livre relié, couverture cartonnée, 253 pages. format 17 cm x 12 cm. bon état. petite tache sur la couverture.
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