Le bouif chez mon curé, Clément Vautel et Georges de la Fouchardière - roman -
- Monsieur le curé, dit Valérie avec une impatience que le respect ne tempérait peut-être pas assez, il est neuf heures moins le quart. Vous n'avez donc pas entendu les cloches ?
L'abbé Pellegrin répondit, très calme : - Les cloches sonnent pour les ouailles et non pas pour le curé.
- Vous allez arriver en retard pour la grand'messe !
- Mais non. Et puis, soyez tranquille, ma bonne Valérie, on ne commencera pas sans moi !
- Vous risquez de faire attendre le bon Dieu.
- Le bon Dieu attend toujours. Heureusement, il a une patience d'ange. De plus, il a l'éternité. Sans cela, il finirait par se décourager: tant de gens sont en retard avec lui, sans compter ceux qui ne répondent jamais à son appel, même sonné à toute volée !
Valérie garda le silence pendant un instant, puis reprit avec quelque hésitation : - La vérité, c'est que la grand'messe à neuf heures, c'est trop tôt.
- Tiens, vous aussi ?
-Comment, moi aussi ?
- Oui, vous plaidez, non pour l'église, mais pour le Casino.
- Jésus Maria !
- Ne mêlez pas le Seigneur et sa sainte mère à ces combines. Vous me conseillez, n'est-ce pas, comme l''administration du Casino, de ne célébrer le Saint Sacrifice qu'à dix heures ? Et cela sous prétexte que ces dames et ces demoiselles, qui se couchent tard, trouvent que le bon Dieu se lève bien tôt ? Pas gentil, ce bon Dieu qui les empêche de faire la grasse matinée ! Un de ces jours, on me demandera de dire une messe à midi, et même à une heure, pour les bonnes chrétiennes qui ont dansé toute la nuit. Au fait, pourquoi ne viennent-elles pas à la première messe, à six heures, avant d'aller se fourrer dans leurs draps ?"
éditions Albin Michel, 1928 - #roman humoristique, #comédie légère,
Le bouif chez mon curé, Clément Vautel et Georges de la Fouchardière - roman -
- Monsieur le curé, dit Valérie avec une impatience que le respect ne tempérait peut-être pas assez, il est neuf heures moins le quart. Vous n'avez donc pas entendu les cloches ?
L'abbé Pellegrin répondit, très calme : - Les cloches sonnent pour les ouailles et non pas pour le curé.
- Vous allez arriver en retard pour la grand'messe !
- Mais non. Et puis, soyez tranquille, ma bonne Valérie, on ne commencera pas sans moi !
- Vous risquez de faire attendre le bon Dieu.
- Le bon Dieu attend toujours. Heureusement, il a une patience d'ange. De plus, il a l'éternité. Sans cela, il finirait par se décourager: tant de gens sont en retard avec lui, sans compter ceux qui ne répondent jamais à son appel, même sonné à toute volée !
Valérie garda le silence pendant un instant, puis reprit avec quelque hésitation : - La vérité, c'est que la grand'messe à neuf heures, c'est trop tôt.
- Tiens, vous aussi ?
-Comment, moi aussi ?
- Oui, vous plaidez, non pour l'église, mais pour le Casino.
- Jésus Maria !
- Ne mêlez pas le Seigneur et sa sainte mère à ces combines. Vous me conseillez, n'est-ce pas, comme l''administration du Casino, de ne célébrer le Saint Sacrifice qu'à dix heures ? Et cela sous prétexte que ces dames et ces demoiselles, qui se couchent tard, trouvent que le bon Dieu se lève bien tôt ? Pas gentil, ce bon Dieu qui les empêche de faire la grasse matinée ! Un de ces jours, on me demandera de dire une messe à midi, et même à une heure, pour les bonnes chrétiennes qui ont dansé toute la nuit. Au fait, pourquoi ne viennent-elles pas à la première messe, à six heures, avant d'aller se fourrer dans leurs draps ?"
éditions Albin Michel, 1928 - #roman humoristique, #comédie légère,
Description : libre broché, couverture souple, 313 pages, dimensions 19 cm x 12 cm. état correct. usure du dos de couverture.
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