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La grande soif, Benjamin Vallotton - roman -
"Orphelin ! Existe-t-il mot plus triste ? Aujourd'hui que je suis parvenu au seuil de la vieillesse, il me pèse encore sur le cœur. Douloureux, je tressaille quand je vois une mère qui caresse son enfant. Mille souvenirs cruels me reviennent.
Je suis né à Saint-Hélier, île de Jersey, le 23 novembre 1884, de parents français. Ma mère, m'a-t-on dit, regagna la France alors que je n'avais que quelques semaines. Comme certaines personnes avaient intérêt à ma disparition, on me cacha en divers endroits, jusque dans une grosse meule de foin où les dents d'une fourche me blessèrent au pied. La cicatrice est encore visible. Qui me sauva, qui me fit admettre aux Enfants trouvés ? Je l'ignore. De braves gens qui m'adoptèrent plus ou moins, vinrent m'y prendre.
Mon premier souvenir d'enfance me montre un beau et grand vieillard, aux cheveux et aux favoris blancs comme neige. Il me tient sur ses genoux, il retire le dard de l'abeille qui m'a piqué et me console doucement. Souvent, parlant de moi à ma mère nourricière, il dit : Pauvre petit !
Un hiver. Il faut très froid, très froid. Mon protecteur ne quitte plus son lit où je le vois un jour, pâle, inerte, silencieux. Bientôt, donnant la main à ma mère nourricière, je suis son cercueil en pleurant. Car il fut bon pour moi, cet homme. Souvent il me caressait les joues, il me disait avec une voix bienveillante : "Paul, ne touche pas à ce couteau. Ne t'approche pas trop du feu. Ne piétine pas les fleurs de la plate-bande." Autour de lui je gambadais en riant. Et voici qu'il est mort, que je n'ose m'approcher de son lit, que je trottine derrière la longue caisse où on l'a enfermé jusqu'au triste endroit qu'on appelle le cimetière. Un trou noir reçoit mon seul ami. Je pleure."
éditions Mon Village, Suisse. (sans date) - #écrivain suisse, #roman -
La grande soif, Benjamin Vallotton - roman -
"Orphelin ! Existe-t-il mot plus triste ? Aujourd'hui que je suis parvenu au seuil de la vieillesse, il me pèse encore sur le cœur. Douloureux, je tressaille quand je vois une mère qui caresse son enfant. Mille souvenirs cruels me reviennent.
Je suis né à Saint-Hélier, île de Jersey, le 23 novembre 1884, de parents français. Ma mère, m'a-t-on dit, regagna la France alors que je n'avais que quelques semaines. Comme certaines personnes avaient intérêt à ma disparition, on me cacha en divers endroits, jusque dans une grosse meule de foin où les dents d'une fourche me blessèrent au pied. La cicatrice est encore visible. Qui me sauva, qui me fit admettre aux Enfants trouvés ? Je l'ignore. De braves gens qui m'adoptèrent plus ou moins, vinrent m'y prendre.
Mon premier souvenir d'enfance me montre un beau et grand vieillard, aux cheveux et aux favoris blancs comme neige. Il me tient sur ses genoux, il retire le dard de l'abeille qui m'a piqué et me console doucement. Souvent, parlant de moi à ma mère nourricière, il dit : Pauvre petit !
Un hiver. Il faut très froid, très froid. Mon protecteur ne quitte plus son lit où je le vois un jour, pâle, inerte, silencieux. Bientôt, donnant la main à ma mère nourricière, je suis son cercueil en pleurant. Car il fut bon pour moi, cet homme. Souvent il me caressait les joues, il me disait avec une voix bienveillante : "Paul, ne touche pas à ce couteau. Ne t'approche pas trop du feu. Ne piétine pas les fleurs de la plate-bande." Autour de lui je gambadais en riant. Et voici qu'il est mort, que je n'ose m'approcher de son lit, que je trottine derrière la longue caisse où on l'a enfermé jusqu'au triste endroit qu'on appelle le cimetière. Un trou noir reçoit mon seul ami. Je pleure."
éditions Mon Village, Suisse. (sans date) - #écrivain suisse, #roman -
Description : livre relié, 191 pages, format 19 cm x 14 cm. bon état, sauf ombres de ruban adhésif sur le deuxième et troisième plats de couverture.