Les violettes de Baden, Jacques Christophe, 1964 -
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Les violettes de Baden, Jacques Christophe - Au mois de janvier 1820, cette nuit-là, dans les faubourgs de Vienne, le verglas était si épais que les voitures avaient cessé de rouler. Au sortir du théâtre, les citadins hélaient les petites porteurs de lanternes qui se réchauffaient dans les communs de l'Hôtel du Cygne. Le colonel comte Maximilien de Halbert s'arrêta un instant ; ses yeux aigus scrutèrent les ténèbres. - Holà ! Franz, cria-t-il, arrive ici tout de suite ! D'un recoin où il était tapi, un gamin sortit et reconnut son client, qu'il escortait toujours avec un sérieux profit. - Pas à la caserne ce soir, commanda le jeune officier. Chez moi ! Le colonel de Halberg pensait à son extraordinaire soirée musicale. La scène du théâtre avait été louée par des artistes français pour la somme de mille florins. La salle était loin d'être comble et le déficit semblait certain. et plus la police surveillait assidûment les étrangers toujours suspects et un ordre sévère pouvait mettre fin à la série des concerts annoncés depuis deux mois. Maximilien avait dix-sept ans, en 1809, quand les Autrichiens creusaient des tranchées dans le parc du Prater pour défendre leur capitale contre les armées de Napoléon. Il n'aimait pas les Français vainqueurs, mais il ne les détestait pas vaincus, et la cantatrice Marie-Amélie Volney était une exceptionnelle merveille. Jamais il n'avait entendu une voix féminine aussi pure, aussi élevée. Le contre-ut ! disait-on. L'ut dièse même, et avec une telle aisance ! Jamais il n'avait vu un si ravissant visage. Pendant qu'elle interprétait son rôle, debout, sans souci du baryton Alexis Martel, son partenaire, elle se tournait, selon l'étiquette, vers la loge des princes d'où Maximilien la contemplait. éditions Rencontre, Lausanne 1964. #roman historique, #édition Rencontre Lausanne, #roman pas cher.
Les violettes de Baden, Jacques Christophe - Au mois de janvier 1820, cette nuit-là, dans les faubourgs de Vienne, le verglas était si épais que les voitures avaient cessé de rouler. Au sortir du théâtre, les citadins hélaient les petites porteurs de lanternes qui se réchauffaient dans les communs de l'Hôtel du Cygne.
Le colonel comte Maximilien de Halbert s'arrêta un instant ; ses yeux aigus scrutèrent les ténèbres.
- Holà ! Franz, cria-t-il, arrive ici tout de suite !
D'un recoin où il était tapi, un gamin sortit et reconnut son client, qu'il escortait toujours avec un sérieux profit.
- Pas à la caserne ce soir, commanda le jeune officier. Chez moi ! Tu connais le chemin.
- Oui. Votre Excellence.
Ils se dirigèrent vers l'est de la ville, s'engagèrent dans des rues étroites, tortueuses. Maximilien marchait d'un pas assuré, rapide, tandis que Franz balançait son lumignon et l'élevait parfois très haut, lançant un cri comme un avertissement :
- Blanc n'est pas noir. Blanc n'est pas noir.
Le colonel de Halberg pensait à son extraordinaire soirée musicale. La scène du théâtre avait été louée par des artistes français pour la somme de mille florins. La salle était loin d'être comble et le déficit semblait certain. et plus la police surveillait assidûment les étrangers toujours suspects et un ordre sévère pouvait mettre fin à la série des concerts annoncés depuis deux mois.
Maximilien avait dix-sept ans, en 1809, quand les Autrichiens creusaient des tranchées dans le parc du Prater pour défendre leur capitale contre les armées de Napoléon. Il n'aimait pas les Français vainqueurs, mais il ne les détestait pas vaincus, et la cantatrice Marie-Amélie Volney était une exceptionnelle merveille. Jamais il n'avait entendu une voix féminine aussi pure, aussi élevée. Le contre-ut ! disait-on. L'ut dièse même, et avec une telle aisance ! Jamais il n'avait vu un si ravissant visage. Pendant qu'elle interprétait son rôle, debout, sans souci du baryton Alexis Martel, son partenaire, elle se tournait, selon l'étiquette, vers la loge des princes d'où Maximilien la contemplait.
éditions Rencontre, Lausanne 1964. #roman historique, #édition Rencontre Lausanne, #roman pas cher.
Description : livre relié, couverture simili-cuir, 269 pages, format 18,5 cm x 12 cm. bon état.
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Les violettes de Baden, Jacques Christophe - Au mois de janvier 1820, cette nuit-là, dans les faubourgs de Vienne, le verglas était si épais que les voitures avaient cessé de rouler. Au sortir du théâtre, les citadins hélaient les petites porteurs de lanternes qui se réchauffaient dans les communs de l'Hôtel du Cygne. Le colonel comte Maximilien de Halbert s'arrêta un instant ; ses yeux aigus scrutèrent les ténèbres. - Holà ! Franz, cria-t-il, arrive ici tout de suite ! D'un recoin où il était tapi, un gamin sortit et reconnut son client, qu'il escortait toujours avec un sérieux profit. - Pas à la caserne ce soir, commanda le jeune officier. Chez moi ! Le colonel de Halberg pensait à son extraordinaire soirée musicale. La scène du théâtre avait été louée par des artistes français pour la somme de mille florins. La salle était loin d'être comble et le déficit semblait certain. et plus la police surveillait assidûment les étrangers toujours suspects et un ordre sévère pouvait mettre fin à la série des concerts annoncés depuis deux mois. Maximilien avait dix-sept ans, en 1809, quand les Autrichiens creusaient des tranchées dans le parc du Prater pour défendre leur capitale contre les armées de Napoléon. Il n'aimait pas les Français vainqueurs, mais il ne les détestait pas vaincus, et la cantatrice Marie-Amélie Volney était une exceptionnelle merveille. Jamais il n'avait entendu une voix féminine aussi pure, aussi élevée. Le contre-ut ! disait-on. L'ut dièse même, et avec une telle aisance ! Jamais il n'avait vu un si ravissant visage. Pendant qu'elle interprétait son rôle, debout, sans souci du baryton Alexis Martel, son partenaire, elle se tournait, selon l'étiquette, vers la loge des princes d'où Maximilien la contemplait. éditions Rencontre, Lausanne 1964. #roman historique, #édition Rencontre Lausanne, #roman pas cher.