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Mort d'un jeune homme, Pierre Caron, 1968 - accident de moto, suicide ?

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Mort d'un jeune homme, Pierre Caron - roman - Collection Sève des Editions Rencontre - Maintenant, ils reviennent. L'ambulance est partie la première, puis la voiture de la police. Il ne reste plus là-haut, près du col, au pied de l'éboulis, dans l'ombre des Trois Rois, que la moto rouge renversée, ses roues tordues, l'huile lentement bue par la pierraille. On viendra peut-être la chercher demain, peut-être va-t-on la laisser où elle est, bientôt mangée de rouille, bientôt recouverte par la neige épaisse de l'hiver. (...) Ces images, il sait bien qu'elles vont être désormais entre les choses et lui, entre sa vie et lui, comme des écrans, comme des énigmes : le visage de Bruno Pardoni, brusquement reconnu dans son rétroviseur, Régine Elmer en croupe sur la moto rouge, ses cheveux dénoués, son allure de fille éblouie ; le geste qu'il a fait à son adresse, au moment où il le doublait, adieu ou défi ; et surtout cet autre geste qu'il n'a pas vu, mais qu'il faut à tout prix retrouver et comprendre, le geste de Bruno tournant d'un seul coup le guidon de sa machine vers le ravin. éditions Rencontre, Lausanne, 1968. #accident de moto, #accident, #suicide, #collection sève, #roman pas cher. 

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Mort d'un jeune homme, Pierre Caron - roman - Collection Sève des Editions Rencontre - Maintenant, ils reviennent. L'ambulance est partie la première, puis la voiture de la police. Il ne reste plus là-haut, près du col, au pied de l'éboulis, dans l'ombre des Trois Rois, que la moto rouge renversée, ses roues tordues, l'huile lentement bue par la pierraille. On viendra peut-être la chercher demain, peut-être va-t-on la laisser où elle est, bientôt mangée de rouille, bientôt recouverte par la neige épaisse de l'hiver. 

Lambert conduit lentement, quarante, cinquante à l'heure, non par prudence mais par une sorte d'insurmontable indifférence. A présent que tout est terminé, il ne sent rien qu'une profonde fatigue dans ses membres, du vide dans les jambes, une douleur dans les épaules à cause des efforts qu'il a dû faire. Dans sa tête aussi c'est le vide, presque le repos, rien qu'une petite pulsation continue, par moments, de grandes poussées d'images qui viennent cacher la route et le couvrir de sueur. 

Monique se tait, Jacques aussi, bâillonné sur le siège arrière au hasard des virages. Le paysage s'écoule bleu et vert, déjà dans l'ombre, mais il doit rester de grandes plages de soleil sur les praires des crètes, au-delà des pentes couvertes de hêtres.

Maintenant tout commence. C'est une longue et difficile digestion. Les images vont descendre en lui, s'élargir en tâches, se faire rongeuses, corrosives, exigeantes ; il faudra les expliquer. Alors viendront les mots et les raisons, toutes les questions sans leur réponse, tout ce travail qu'il sent se préparer en lui, contre lui, alors qu'il voudrait le sommeil, bon Dieu, rien que le sommeil. (...)

Ces images, il sait bien qu'elles vont être désormais entre les choses et lui, entre sa vie et lui, comme des écrans, comme des énigmes : le visage de Bruno Pardoni, brusquement reconnu dans son rétroviseur, Régine Elmer en croupe sur la moto rouge, ses cheveux dénoués, son allure de fille éblouie ; le geste qu'il a fait à son adresse, au moment où il le doublait, adieu ou défi ; et surtout cet autre geste qu'il n'a pas vu, mais qu'il faut à tout prix retrouver et comprendre, le geste de Bruno tournant d'un seul coup le guidon de sa machine vers le ravin. 

éditions Rencontre, Lausanne, 1968#accident de moto, #accident, #suicide, #collection sève, #roman pas cher. 

Description : livre relié, couverture cartonnée simili-cuir, 192 pages, format 18 cm x 12 cm. bon état.

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