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Feux de la Saint-Jean, Christiane Fournier, 1946 - enfant de l'Assistance Publique "placé" dans une ferme

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Feux de la Saint-Jean, Christiane Fournier - illustrations de René Bresson -  Il y en des des centaines et des milliers comme le Petit Jean. Ils ont cinq ans, huit ans, dix ans. L'hiver, ils sont vêtus d'un tablier à carreaux et d'une pèlerine à capuchon. Ils couchent dans de grands dortoirs où les lits portent des numéros. personne ne vient jamais les border pour la nuit. Ils portent une chaîne et une médaille au cou, une médaille avec un numéro. Ils ont les cheveux hirsutes et ils sont mal débarbouillés. Tout le monde les tutoie, mais personne ne les appelle par leurs noms. Ils n'ont pas de maison, ni de maman. Ils n'ont pas d'armoire pour mettre leurs jouets. Ils ne disent pas  : "Moi, quand je serai grand..." Leur avenir est un ciel gris, un ciel bouché. L'hiver, ils ont des engelures aux mains. Et pas de feu de bois dans la chemine de Noël. Et pas de petits sabots dans la cheminée de Noël. Le printemps vient. Leurs engelures sont guéries. Mais ils ont toujours les cheveux hirsutes et les mains sales. Il ne font pas de projets pour les grandes vacances (de la mer lisse et bleue à la forêt peuplée de sapins où les insectes creusent des tunnels sous la terre). Quelquefois on les envoie à la campagne. Ils apprennent un métier.  "Les enfants trouvés", comme l'on dit... Jean Thierry est un de ces enfants.  éditions Les Nouvelles Presses Françaises 1946#Assistance publique, #enfant placé, #enfant trouvé, #enfant de l'Assistance, #Pupille de l'Etat, #jeux d'enfants, #enfance malheureuse, #enfant à la ferme, #littérature jeunesse

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Feux de la Saint-Jean, Christiane Fournier - illustrations de René Bresson -  Il y en des des centaines et des milliers comme le Petit Jean. Ils ont cinq ans, huit ans, dix ans. L'hiver, ils sont vêtus d'un tablier à carreaux et d'une pèlerine à capuchon. Ils couchent dans de grands dortoirs où les lits portent des numéros. personne ne vient jamais les border pour la nuit. Ils portent une chaîne et une médaille au cou, une médaille avec un numéro. Ils ont les cheveux hirsutes et ils sont mal débarbouillés. Tout le monde les tutoie, mais personne ne les appelle par leurs noms. Ils n'ont pas de maison, ni de maman. Ils n'ont pas d'armoire pour mettre leurs jouets. Ils ne disent pas  : "Moi, quand je serai grand..." Leur avenir est un ciel gris, un ciel bouché.

L'hiver, ils ont des engelures aux mains. Et pas de feu de bois dans la chemine de Noël. Et pas de petits sabots dans la cheminée de Noël. Le printemps vient. Leurs engelures sont guéries. Mais ils ont toujours les cheveux hirsutes et les mains sales. Il ne font pas de projets pour les grandes vacances (de la mer lisse et bleue à la forêt peuplée de sapins où les insectes creusent des tunnels sous la terre). Quelquefois on les envoie à la campagne. Ils apprennent un métier. D'autres, les malchanceux, passent tôt ou tard devant un Tribunal d'Enfants. On ne les condamne pas, puisqu'ils sont mineurs, mais on les "redresse". Et c'est alors une grande pitié pour ces petits enfants-là. "Les enfants trouvés", comme l'on dit... Jean Thierry est un de ces enfants.

- C'est pourtant bien ici! Je ne me trompe pas, dit Mlle Thomassi en frappant plus fort à la porte de la ferme. "Premier chemin à droite après la voie ferrée, au croisement des trois routes, une maison surélevée."

Elle tendit le papier qu'elle venait de relire au petit garçon qui, sans paraître comprendre, fixait de ses grands yeux tristes le monde inconnu qui s'ouvrait devant eux. Elle le secoua doucement par le bras : - Eh bien! Tu pourrais faire attention, au moins, m'aider à me reconnaître... (...) -

- Tu ne vas tout de même pas te mettre à pleurer. Je ne vais pas t'abandonner au milieu de la campagne, va, ne crains rien. Je les trouverai, tes parents. - Oh! Mes parents... dit le petit en reproduisant avec une singulière ironie le ton de "Mademoiselle" et en haussant, juste un tout petit peu, les épaules. Mes parents... (..)

- Oh Mademoiselle, Regardez. Le petit garçon désignait sur la colline de l'est, mais tout près, on aurait dit à deux pas, un grand feu qui brûlait. Après le premier saisissement : - C'est un incendie, s'écria-t-elle. Tous les paysans doivent être sur les lieux pour l'éteindre; ce qui explique qu'il n'y ait personne chez soi.

- Mais non, ma bonne dame, interrompit un homme narquois qui passait la fourche sur l'épaule. Ce n'est pas un incendie, c'est un feu de la Saint-Jean."

éditions Les Nouvelles Presses Françaises 1946. #Assistance publique, #enfant placé, #enfant trouvé, #enfant de l'Assistance, #Pupille de l'Etat, #jeux d'enfants, #enfance malheureuse, #enfant à la ferme, #littérature jeunesse

Description : livre relié, couverture cartonnée, 204 pages, format 19 cm x 14 cm. trois petites taches à l'intérieur, usure de couverture. Une petite odeur de renfermé.

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