Triboulet chez Marianne, ou le Fou de l'Elysée, Clément Vautel - roman pamphlet -
"Comme chaque matin, Alexis Plouvier, président de la République, sortit du palais de l'Elysée pour faire une promenade pédestre qu'il appelait la revue des poubelles.
A garder la Constitution, M. Plouvier avait engraissé.. "Comme un eunuque dans un harem où il n'y aurait qu'une vieille sultane", disait-il en riant. Son médecin lui avait ordonné une étape quotidienne de trois kilomètres environ, soit une heure de marche pour quinquagénaire rondelet.
Au début, le président s'était astreint à parcourir cette distance - qui lui paraissait bien longue - dans le parc de l'Elysée. Bientôt il trouva assommant de marcher ainsi tout seul en trouvant au bout de chaque allée une haute muraille ou une grille de fer. "J'ai l'impression, songeait-il, d'être un prisonnier dans son préau. Un prisonnier ? Au fait, c'est bien ça !" C'est ainsi qu'il décida de remplacer cette corvée par une promenade dans le quartier. "Ce sera plus gai, se promit-il, je redeviendrai, provisoirement, un citoyen parmi les citoyens, j'aurai, autant qu'ils l'ont, l'illusion de la liberté."
Ce projet devait être discuté avec autant d'âpreté que de respect par Le Mareschal de la Frette, directeur du Protocole. Le chef de l'Etat ne pouvait se transformer ainsi en simple piéton, en homme dans la rue ; tout le monde le reconnaîtrait, il serait salué à chaque pas, des indiscrets l'observeraient, le suivraient, l'aborderaient peut-être. Des incidents étaient à craindre. Et ne faillait-il pas prévoir des éventualités graves ?"
éditions Albin Michel, 1939 - #pamphlet,
Triboulet chez Marianne, ou le Fou de l'Elysée, Clément Vautel - roman pamphlet -
"Comme chaque matin, Alexis Plouvier, président de la République, sortit du palais de l'Elysée pour faire une promenade pédestre qu'il appelait la revue des poubelles.
A garder la Constitution, M. Plouvier avait engraissé.. "Comme un eunuque dans un harem où il n'y aurait qu'une vieille sultane", disait-il en riant. Son médecin lui avait ordonné une étape quotidienne de trois kilomètres environ, soit une heure de marche pour quinquagénaire rondelet.
Au début, le président s'était astreint à parcourir cette distance - qui lui paraissait bien longue - dans le parc de l'Elysée. Bientôt il trouva assommant de marcher ainsi tout seul en trouvant au bout de chaque allée une haute muraille ou une grille de fer. "J'ai l'impression, songeait-il, d'être un prisonnier dans son préau. Un prisonnier ? Au fait, c'est bien ça !" C'est ainsi qu'il décida de remplacer cette corvée par une promenade dans le quartier. "Ce sera plus gai, se promit-il, je redeviendrai, provisoirement, un citoyen parmi les citoyens, j'aurai, autant qu'ils l'ont, l'illusion de la liberté."
Ce projet devait être discuté avec autant d'âpreté que de respect par Le Mareschal de la Frette, directeur du Protocole. Le chef de l'Etat ne pouvait se transformer ainsi en simple piéton, en homme dans la rue ; tout le monde le reconnaîtrait, il serait salué à chaque pas, des indiscrets l'observeraient, le suivraient, l'aborderaient peut-être. Des incidents étaient à craindre. Et ne faillait-il pas prévoir des éventualités graves ?"
éditions Albin Michel, 1939 - #pamphlet,
Description : libre broché, couverture souple, 249 pages, dimensions 19 cm x 12 cm. bon état.
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