Comment est fabriqué le livre - Vocabulaire du libraire

 

Sommaire

L’intérieur du livre

  •  Le papier – types de papier – brossé – couché – velin, etc…
  • Les cahiers – formats - assemblage
  • Les tranches – rognage - ébardage
  • Les illustrations – hors-texte
  • Les mentions du livre : l’édition – l’articulation du texte
  • Les mentions postérieures à l’édition du livre

Le choix de la couverture

  • Les plats – ais - châsses
  • Le dos – nerfs – mors – coiffes - tranchefile
  • La couvrure – cuir – toile – carton – dorure – protège-couvrure

L’assemblage du livre

  • Le livre relié – demi-reliure
  • Le livre broché – broché cousu – broché collé - grecquage
  • Le livre piqué au métal
  • Le livre à spirales.

     

 Lorsqu’un livre est fermé, on distingue le dos où figurent le titre, les plats du dessous et dessous, la gouttière, partie opposée au dos, et les tranches du haut et du bas.

Description de la reliure d'un livre ancien 

A. L’intérieur du livre

Le corps du livre comprend les cahiers de pages imprimées et les pages de garde.

 

1. Le papier

 

  • L’épair est l’ensemble des particules du papier observables par transparence. On dit que l'épair est fondu lorsque la surface et l'opacité sont régulières et homogènes ; dans le cas contraire, si les fibres ne sont pas réparties de manière homogène, on parle d'un épair persillé ou nuageux. L'homogénéité de l'épair fondu est un signe de qualité du papier. (Source Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pair ).

  • Le filigrane : c’est une marque visible par transparence sur le papier, pour identifier son origine.

Il y a de multiples sortes de papiers.

  • Papier couché : il a commencé à être fréquemment employé à la fin du XIXe siècle pour l’impression des similigravures. Le papetier étale une ou plusieurs couches de pâte, en une, deux ou trois fois.

  • Papier couché brossé : autrefois, on égalisait la « sauce » de pâte à papier avec une machine appelée fonceuse, munie de brosses qui effectuaient un mouvement de va et vient sur la feuille. Puis on séchait la feuille avec de l’air chaud. On parlait alors de papier couché brossé. Cette technique n’est plus utilisée. Pour cette opération, on utilise maintenant des « coucheuses ». Le but de ce processus est d’obtenir le papier le plus lissé possible.

  • Ce rendu lisse est encore plus réel dans le cas du papier couché sur chrome (cast coated) : la couche est appliquée par moulage sur un cylindre. Ce papier, très brillant, est fragile.

  •  Le papier Vergé : cette technique a été inventée en 1840 pour donner au papier réalisé à la machine un aspect du papier fait main. Il permet d’introduire un filigrane qui n’apparaissait pas dans les premiers papiers industriels. Ces fines lignes parallèles striées sur le papier sont appelées vergeures, que l’on peut voir par transparence. Des fils de cuivre agencés en treillis sur un rouleau vergeur laissent une trace sur le papier qui imite « le cheminement de l’eau ruisselant de la feuille ».

  • Le papier Vélin, blanc et fin, il s’oppose au papier Vergé par son aspect lisse. Lui-aussi est fabriqué dans un châssis. Pour que le papier soit d’aspect lisse, une fine toile métallique remplace les fils de laiton du tamis, ce qui a pour conséquence de ne plus laisser d’empreintes, de vergeures. Le vélin d’Arches est un papier épais et blanc, du nom de la ville lorraine d’Arches.

  • Le papier bouffant est un papier Vergé qui a « du bouffant » : sa caractéristique principale est son épaisseur. Sa surface est poreuse.  L’épair (la transparence du papier) est nuageux.

  • Le papier de Hollande est un papier Vergé hollandais de bonne qualité.

  • Le papier de Chine : de couleur grisâtre, utilisé surtout pour les gravures, il est fabriqué avec l’écorce de bambou.

  • Le papier alfa : souple et léger, il provient d’une plante herbacée des régions arides.  Ce papier jaunit avec les années.

  • Le papier Alpha Lavis est blanc et composé de 100% de cellulose. Il s'agit d'un papier très haut de gamme dédié aux arts graphiques ou au dessin industriel.

  • Le parchemin : c’est de la peau de mouton ou d’âne traitée à la chaux et cirée.

  • Le papier Bristol : il est très lissé, très blanc et d’un épair fondu (où on ne distingue pas les fibres par transparence.)

  • Le papier de guerre : c’est celui qui a été prédominant pour les éditions populaires éditées dans les années 1940. Il est de pauvre qualité, jaunit ou brunit rapidement et se casse.

  • Le papier marbré imite les différentes couleurs du marbre. On l’appelle aussi dominote quand il est décoré de plusieurs couleurs. Il était très populaire au XIXe siècle pour les pages de gardes.

    Papier dominoté

  • Papier contrecollé : plusieurs feuilles sont collées entre-elles pour obtenir une plus forte rigidité.

2. Les cahiers

Les cahiers sont constitués de feuilles imprimées, numérotées et pliées. Chaque partie pliée forme un feuillet. Assemblés ensemble, les feuillets forment un cahier.

  • Les formats du livre

Le format à la française, sens du portrait, est le plus commun, au détriment du format à l’italienne, sens du paysage.

Les formats des livres résultent du mode de pliage : une feuille non pliée correspond au format in-piano. Le format in-folio correspond à une feuille pliée une fois, formant ainsi un cahier de quatre pages. Si la feuille est pliée deux fois, c’est un cahier de huit pages au format in-quarto ou in-4. Une feuille pliée trois fois constituera un cahier de seize pages au format in-octavo, ou in-8.

Il est communément admis que la hauteur d’un livre a un lien avec le format du papier : in-plano ou grand in-folio pour les livres de plus de 50 cm de haut, in-folio pour les livres de 35,5 cm à 50 cm de haut, in-quarto pour les livres de 25,5 cm à 35 cm de haut, grand in-octavo pour les livres de 23 à 25 cm de haut, in-octavo pour les livres de 20 à 22,5 cm de haut, in-12 pour les livres de 12 à 19,5 cm de haut, nains pour les livres de moins de 10 cm de haut.

  • Les pages : les pages imprimées sont foliotées, (numérotées). Collée au contre-plat, la page de garde vierge, souvent colorée, relie l’ensemble des cahiers à la couverture.  Elle est suivie d’une feuille de garde blanche vierge, précédant la page de titre.

  • Assemblage des cahiers :  les cahiers peuvent être assemblés par superposition, l’un sur l’autre, puis rassemblés par brochage ou reliure. Ils peuvent aussi être assemblés par encartage : dans ce cas, ils sont emboités l’un dans l’autre, le cahier suivant étant encarté au milieu du cahier précédent, puis ils sont solidarisés par piqûre (agrafes métalliques) ou couture.

  • Rainures : pour faciliter la bonne pliure des feuillets, surtout pour les papiers épais, on utilise un filet raineur ou une fine réglette en acier qu’on presse le long de la ligne du pli.  Cela écrase les fibres sans que celles-ci ne se cassent. C’est le rainage.

3. Finition des tranches

  • Les tranches de tête et de queue désignent la partie supérieure et inférieure de l’épaisseur des cahiers assemblés.

  • La tranche de gouttière est la partie des cahiers assemblés opposée au dos. La tranche de gouttière est droite lorsque les feuillets ont été coupés au massicot. La véritable gouttière est de forme concave.  

  • Lorsque les tranches sont colorées de plusieurs nuances, ce motif est appelé jaspé ou dominoté. Elles sont mouchetées quand elles sont jaunies et tachetées de noir.

  • Le rognage des tranches : une fois les cahiers assemblés, il faut transformer les feuillets pliés solidaires les uns des autres en pages. Les trois tranches des cahiers sont alors rognées pour enlever le surplus de marges inégales et égaliser les tranches. Le rognage se fait à la tête, à la queue, et à la gouttière. En faisant ainsi, les cahiers coupés sur les trois côtés se séparent en feuilles.  Ce qui reste de la coupe est appelée rognure.

Autrefois, on utilisait une presse à rogner. Le livre était maintenu à la verticale. Un fût à rogner équipé d’un couteau découpait les bords. Le massicot, inventé au milieu du XIXe siècle, va simplifier cette étape. La lame, qui s’abat en oblique, coupe le papier avec précision. Son efficacité va généraliser son usage.

Pour les papiers de qualité, certains livres reliés n’ont pas été coupés au massicot, mais à la main. Dans ce cas, le livre a gardé ses marges initiales. On dit que le livre est à marges conservées ou non rognées.

  • Cahiers non coupés, ou non découronnés. Certains libraires au XIXe siècle vendaient à leurs clients ces cahiers non rognés, reliés par une simple couture recouverte d’un papier de fort grammage. Le client pouvait ainsi demander à son relieur un travail personnalisé pour sa bibliothèque. Certains amateurs bibliophiles aimaient acheter un livre non rogné pour avoir le plaisir d’ouvrir chaque page avec un coupe-papier et de la découvrir au fur et à mesure de la lecture.

  • L’ébardage des tranches : la barbe de coupe correspond aux fibres de papier irrégulières entourant la feuille de papier, surtout si le papier a été fabriqué à la main, apparaissant au moment de la coupe au massicot. Les bords sont frangés. Elles sont signes de qualité. Le relieur peut se contenter de les égaliser. C’est l’ébarbage.

4. Les illustrations

  • Les illustrations intérieures peuvent être hors-texte. Dans ce cas, elles sont imprimées séparément du texte. Ce sont des planches, ou gravures dans les livres anciens.  

  • Les illustrations imprimées avec le texte sont « in-texte » ou dans le texte.

  • Pour protéger les textes imprimés des décharges d’encre pouvant provenir des gravures, les papiers de soie translucides sont appelés serpentes.

  • Le frontispice est une illustration placée dans un livre en regard de la page de titre, c’est-à-dire lui faisant face. Dans les livres anciens, il s’agit, le plus souvent, d’une gravure illustrant le thème du livre.

  • Le bandeau est un motif décoratif qui peut figurer en tête de chapitre.

  • Lorsque le motif décoratif est placé à la fin du chapitre, il s’appelle cul-de-lampe.

5. L'édition du livre

  • L’éditeur choisit, reproduit et met en vente l’œuvre de l’écrivain. En ce qui concerne les livres anciens, l’éditeur était souvent le libraire.

  • L’édition originale est la première publication d’un ouvrage en librairie, sous le contrôle ou avec l’approbation de l’auteur.  Tous les exemplaires doivent être imprimés dans la même configuration.  A cet effet, on utilise de beaux papiers (de Chine, du Japon, etc…) fait à base de végétaux ou de chiffons, plutôt que le papier commun fait à base de bois. 

  • L’édition grand papier est appelé ainsi quand l’édition originale est tirée en nombre limité d’exemplaires, numérotés et imprimés sur du papier luxueux en grand format avec de grandes et belles marges. Parallèlement à ce tirage grand papier, un peut y avoir un autre tirage limité sur du papier différent, appelé deuxième grand papier.

La différence entre les deux est soulignée dans l'achevé d'imprimer d'un ouvrage  « Il a été tiré quarante exemplaires sur Japon Impérial, numérotés de 1 à 40, et 70 exemplaires sur papier Vergé, numérotés de 41 à 70 ». Dans cet exemple, les exemplaires avec papier Japon sont appelés grand papier, alors que ceux utilisant le papier vergé sont second grand papier.  

  •  Le tirage de tête : les premiers exemplaires d'un livre étaient appelés tirages de tête et  étaient considérés comme les meilleurs parce que les plombs d'imprimerie des vieilles presses n’étaient pas encore usés.

Ces éditions sont souvent réservées aux personnalités sélectionnées par l’auteur ou l’éditeur.

  • Tirage de luxe : aujourd’hui, les éditions originales sont tirées après l'édition courante, imprimées à plat par  offset en positionnant le texte en fonction du pliage postérieur. On appelle cela imposition spéciale. Les tirages de tête d’aujourd’hui sont appelés aussi « luxe », d’une qualité de réalisation supérieure, au tirage restreint et comportant souvent des bonus, numérotés et signés par l’auteur.

  • Une édition est dite pré-originale quand le texte est paru en partie ou dans sa totalité dans une revue, avant sa publication en volume.

  • S’il s’agit d’une traduction, on parle de première édition.

  • Edition épuisée : le tirage initial a été vendu par l’éditeur.

  • Réédition et retirage : si l’éditeur décide de faire un nouveau tirage, et dans le cas où l’ouvrage est réimprimé à l’identique, dans tous les éléments physiques et intellectuels, sans modification, il s’agit d’une réimpression. Si des modifications sont apportées, on parle alors de réédition. La mention "revue et corrigée" indique une réédition.

  • La date d’édition est souvent indiquée sur la page de titre, ou au verso de celle-ci. Elle correspond à la date de Copyright de la fin de l’ouvrage s’il s’agit d’une première édition. La date de réimpression figure à la fin du livre, ou en quatrième de couverture. 

  • 6. L'articulation du texte

  • La page de titre précise le titre et l’auteur du livre, souvent l’éditeur et l’année d’édition.

  • La préface, ou avant-propos, est un texte rédigé par une personne autre que l'auteur. Située en début de livre, elle joue un rôle de présentation de l’ouvrage.

  • Suivent le sommairel’introduction rédigée par l’auteur, les chapitres et la table des matières.

  • L’encart est une feuille de papier intercalée dans un livre. Il peut être volant ou fixé par collage ou agrafage au cahier.

  • La bibliographie, figurant en fin de livre, reprend toutes les références utilisées pour l’écriture du livre ou utiles à un approfondissement du thème. 

  • Les notes : elles figurent en bas de page ou à la fin de l’ouvrage, et précisent un point particulier du texte.

  • L'appendice est l'ensemble des pages ajoutées à un volume et contenant soit des remarques, soit des documents qui n'ont pas trouvé place dans l'ouvrage. C'est un supplément situé à la fin, après le dernier chapitre et avant la table des matières.

  • Le Copyright : signalée par la lettre C cerclée, cette mention indique qui est le titulaire du droit d'auteur sur la publication ainsi que l'année d'obtention de ce droit.

  • La mention d’identification ISBN (International Standard Book Number) est un numéro d'identification international normalisé attribué à chaque livre publié. L'emploi de l'ISBN est utile pour le traitement de commandes, le contrôle des inventaires de recherche en ligne pour les professionnels du livre (éditeurs, libraires, bibliothécaires, etc.). L'ISBN est composé de 13 chiffres (avant janvier 2007, il en comportait 10).

  • L’achevé d’imprimer est placé en fin de livre. C’est une obligation légale fournissant des indications sur l’impression, le nom et l'adresse de l'imprimeur, la date d'impression, le numéro et la date du dépôt légal. Cette formule a remplacé le terme de colophon qui était utilisé dans les premiers livres, il correspondait une formule commençant par « incipit » et mentionnait le nom du copiste, puis, plus tard, l’auteur et le titre, avant que ces deux mentions ne soient déplacées en début d’ouvrage.

 B.           Le choix de la couverture

 

La couverture du livre comprend les deux plats, le dos et la couvrure.

1.  Les plats

  • Les cartons protégeant l’intérieur du livre sont appelés plats du dessus et dessous, ou première et quatrième de couverture. 

  • Le verso du plat est appelé contre-plat.

  • Jusqu’à la fin du XVIe siècle, on utilisait des planchettes de bois, appelées ais, pour fabriquer les plats.

  • La châsse est la partie intérieure du plat un peu plus grande que le corps de l’ouvrage. C’est l’espace à l’intérieur du plat situé entre la tranche des feuillets et le chant du plat. On parle de châsse de tête, de queue ou de gouttière.

  • Le chant du plat est le bord du carton, côté queue, tête ou gouttière.

 2.  Le dos

  • Le dos relie les deux plats. C’est la partie apparente lorsque le livre est rangé dans la bibliothèque. Le dos est toujours plat lorsqu’il s’agit d’un livre broché. Il peut être arrondi lorsqu’il est relié.

  • Les nerfs : ils sont constitués de lanières de cuir, de ficelles, de bandes de parchemin ou de rubans de toile utilisés pour la couture des cahiers, qui transparaissent en bourrelets sous la couvrure du dos. Ils sont perpendiculaires aux mors.

    Mors apparents sur un livre ancien relié pleine peau

Le dos traditionnel a cinq nerfs apparents. Les reliures plus récentes n’ont que quatre nerfs car le nerf central a été supprimé. L’entre-nerfs du milieu (espace entre deux nerfs), est par conséquent deux fois plus grand que les autres.  

On parle de faux-nerfs, lorsque les bourrelets apparents du dos sont uniquement décoratifs mais ne constituent pas le support de reliure.   

  • Le mors, ou charnière : c’est la partie du plat qui vient porter contre la saillie du dos, et s’emboîte dans cette saillie, le cuir étant posé. Il peut être monté sur onglet.

  • Les coiffes de tête et de queue : ce sont les extrémités du dos. Les angles de coiffes sont les coins de cette partie du dos. Ils constituent la finition de la couvrure avec la peau ou la toile. Ils recouvrent partiellement la tranchefile.

  • La tranchefile : c’est un ruban de soie colorée cousu en tête et queue des cahiers pour renforcer la couture.

  • Le signet : c'est un ruban placé sous la tranchefile servant à marquer la page en cours de lecture.

  • La pièce de titre : le dos peut être décoré d’une pièce de titre, morceau de papier ou de peau en forme d’étiquette. S’il n’y a aucun marquage, c’est un dos muet.

Pièce de titre d'un livre relié

 

 3. La couvrure

C’est l’ensemble des matériaux qui recouvrent les plats et le dos : le cuir, la toile, le carton ou papier souple.

  • Reliure en cuir :

Basane : c’est de la peau de mouton tannée avec des substances végétales, de couleur unie au naturel, laissant transparaître les veines de la peau.

Le box, couvrure contemporaine,  est la peau de veau préparée au chrome pour obtenir un aspect brillant. 

La peau de chagrin est surtout utilisée pour les dos. Elle provient de l’âne, le mulet ou la chèvre. Son cuir est grenu. 

Le galuchat : cette reliure des livres rares était utilisée pendant l’époque Art Déco des années 1920. C’est la peau de squale ou de raie. Pour d’autres riches couvrures, on utilisait le serpent ou le crocodile.

Le maroquin : C’est de la peau de chèvre au cuir épais à grain large et apparent.

La truie : la peau de porc, d’aspect épais, était utilisée dans certaines vieilles reliures.

 

  • Reliure en toile : la toile était souvent utilisée pour couvrir les plats des demi-reliures. La percaline est une toile de coton fine, enduite et lustrée. On la retrouve souvent sur les livres du XIXe siècle. 

     

  • Couverture cartonnée, cartonnage ou hardcover : à partir du XIXe siècle, les reliures industrielles sont réalisées en carton.

Reliure cartonnée, dos en toile ou dos toilé : le dos est couvert par la toile qui passe d’une partie en 1ère et 4ème de couverture. Le reste de la 1ère et 4ème de couverture est couvert par un papier collé sur le carton.

Demi-reliure avec dos toilé et plats cartonnés

Reliure cartonnée avec couverture pelliculée : la pellicule peut être d’aspect brillant, avec marquage à chaud, gaufrage en relief, ou estampage en creux.

Reliure cartonnée en mousse : la couverture est faite du carton collé avec la mousse et le papier couvrant.

 

  • Couverture simple en papier : elle est d’usage pour les livres brochés. La couverture peut être rempliée : le papier est plié de façon à avoir deux rabats.

     

  •  La dorure : la dorure à chaud : le titrage du livre ancien pouvait être décoré par la dorure en appliquant à chaud une pellicule dorée à l’aide de fers ou de poinçons.

Pour les livres contemporains, il s’agit d’une dorure à froid : on imprègne un ruban d’or de colle, on le chauffe à part puis on le pose sur le cuir.

  • L’estampage est un décor à froid appliqué sur le cuir ou le carton en creux ou en relief, appliqué avec un fer, un poinçon, une matrice. Il est utilisé pour les titres et les plats de la couvrure.

Décor avec estampage d'un plat de couverture

  • Protège-couverture : le papier cristal, ou glassine,  était utilisé par les libraires pour protéger les livres. Il est d’aspect glacé, un peu rigide et translucide.  

La jaquette est une couverture supplémentaire à rabats souple et volante.

Jaquette d'un livre

La chemise simple peut également protéger le livre.

Le rhodoïd est le film de protection fourni par l’éditeur, qui scelle temporairement le livre.

Le boîtage est le coffret cartonné qui peut contenir le ou plusieurs livres.

 

  • La brochure : c’est un court imprimé, souvent broché. La plaquette est une courte brochure.

  • Livre en feuille : les cahiers n’ont pas été cousus. Ils sont le plus souvent mis dans une chemise ou un boitage.

 

C. Les modes d’assemblage du livre

La reliure est la technique qui consiste à assembler les cahiers intérieurs du livre, avec la couverture, les plats, le dos et la couvrure. Il y a deux grandes techniques d’assemblage, la reliure et le brochage.

 3. Le livre relié

Le livre relié est signe de qualité et de durabilité.

  • Dans une première étape, les cahiers du livre sont cousus ensemble par le moyen d’un fil textile.

  • Ils sont ensuite attachés aux pages de gardes contrecollées sur les plats rigides et au dos. Les cahiers peuvent être reliés directement au dos, ou ils sont détachés du dos, laissant un vide entre eux et la coiffe de la couverture.

  • Pleine peau ou demi-reliure : lorsque la couvrure est réalisée avec un seul matériau, on parle de reliure plein cuir ou pleine peau, ou alors pleine toile. Si la reliure est faite de deux matériaux, le dos en cuir et les plats en toile ou en carton, ce qui était courant au XIXe siècle, elle est appelée « demi-reliure » ou « demi-chagrin ».

  • La demi-reliure à coins est celle dont les coins sont recouverts de cuir ou de toile. On la désigne aussi sous le terme reliure amateur.

    Demi-reliure à coins d'un livre ancien

  • La demi-reliure peut être à bandes : trois bandes, en peau ou en toile, recouvrent le dos et le long des tranches. Le reste des plats en recouvert de toile ou de carton.

 

2. Le livre broché

C’est le mode d’assemblage du livre contemporain le plus courant, avec une couverture  souple.

  • Le livre broché cousu a un dos carré cousu : les cahiers sont assemblés par une couture de fil textile, puis l’ensemble est collé au dos.

  • Le livre broché collé a un dos carré collé : on assemble les cahiers, puis on coupe les dos, on les rainure. Ensuite, ils sont recouverts d’une feuille collée au dos.

  • Le grecquage est très utile lorsque l’ouvrage est épais. Afin de faciliter la pénétration de la colle au dos des cahiers et assurer une forte adhérence avec l’intérieur du dos, on procède au fraisage du dos des cahiers par grecquage, c’est-à-dire qu’on entaille, avec une scie à main, le papier en plusieurs endroits. Dans le cas du livre relié, ces entailles sont placées à l’endroit où viendront s’insérer les nerfs.  Dans la reliure industrielle, le grecquage est automatisé.

  • L’encollage : les cahiers sont collés sur une bande de papier qui va adhérer à l’intérieur du dos de la couverture. Dans le cas des livres de poche, les feuilles sont directement collées à la couverture.

3. Le livre piqué au métal 

 

  • Les cahiers sont mis l’un dans l’autre, le bloc intérieur est inséré dans la couverture, puis les deux points métal ou agrafes sont piqués dans le pli du dos. On appelle ce procédé piqûre à cheval.

 

 4. Reliure à spirales

  • Le bloc intérieur tient par une spirale métallique, plastique ou double spirale.

     

Consultez aussi notre article consacré à la description de l'état des livres usagés : https://www.alarecherchedutempsperdu.fr/content/6-vocabulaire-du-bibliothecaire-etat-du-livre-usage