Miliza, histoire d'hier, Constant Améro, 1894 - Serbie, Bosnie, Herzégovine, aventures jeunesse
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Miliza, histoire d'hier, Constant Améro (1832-1908, Constant Pierre Léon Maire alias Constant Maire-Améro) - "Etait-ce l'aurore d'une journée d'été, belle et calme, on ne peut pas dire heureuse : des jours heureux, il n'en est guère depuis que le croissant y domine, sur cette terre voisine de l'Italie, bordant presque le littoral de l'Adriatique, et qui est déjà l'Orient, avec les splendeurs de son ciel. Faut-il nommer l'Herzégovine et la Bosnie ? Aux premières blancheurs de l'aube, sur une colline arrondie et toute verte de vignes, les tours croulantes d'une antique forteresse féodale, et la demeure moderne d'un beg, édifiée au milieu des ruines, s'éclairaient de vives lueurs, et des détonations répétées se faisaient entendre. Le maître du lieu - un maître avide et dur - et des serviteurs d'une honnêteté douteuse, brusquement arrachés à leur sommeil, soutenaient une attaque dirigée contre eux de la colline même. "Les éperviers du beg" et le beg de Sutiska échangeaient des coups de fusil avec quelques-uns de ces serfs de la glève qui se bannissent eux-mêmes et vont vivre dans la montagne. Heure par heure, et pour ainsi dire en détail, ils prennent la revanche de cette fatale journée de Kossovo, qui vit l'anéantissement des Serbes comme grande nation. (...) Soudain, du côté de la rivière un bruit de pas se produisit: et l'on eût pu voir descendant la pente en courant effarée, une toute jeune fille, où plutôt une enfant. Elle s'éloignait du lieu du combat, faisait des bonds prodigieux; et c'était merveille qu'elle ne meurtrit point ses jolis pieds nus aux chevilles d'ivoire. (...) éditions Ernest Flammarion, Paris 1894 - #Serbie, #Bosnie, #Herzégovine, #aventures jeunesse, #roman d'aventure.
Miliza, histoire d'hier, Constant Améro (1832-1908, Constant Pierre Léon Maire alias Constant Maire-Améro) - "Etait-ce l'aurore d'une journée d'été, belle et calme, on ne peut pas dire heureuse : des jours heureux, il n'en est guère depuis que le croissant y domine, sur cette terre voisine de l'Italie, bordant presque le littoral de l'Adriatique, et qui est déjà l'Orient, avec les splendeurs de son ciel. Faut-il nommer l'Herzégovine et la Bosnie ? Aux premières blancheurs de l'aube, sur une colline arrondie et toute verte de vignes, les tours croulantes d'une antique forteresse féodale, et la demeure moderne d'un beg, édifiée au milieu des ruines, s'éclairaient de vives lueurs, et des détonations répétées se faisaient entendre.
Le maître du lieu - un maître avide et dur - et des serviteurs d'une honnêteté douteuse, brusquement arrachés à leur sommeil, soutenaient une attaque dirigée contre eux de la colline même. "Les éperviers du beg" et le beg de Sutiska échangeaient des coups de fusil avec quelques-uns de ces serfs de la glève qui se bannissent eux-mêmes et vont vivre dans la montagne. Heure par heure, et pour ainsi dire en détail, ils prennent la revanche de cette fatale journée de Kossovo, qui vit l'anéantissement des Serbes comme grande nation. A mi-côte, et du milieu des oliviers et des vignes où les assaillants s'étaient jetées, s'échappaient des éclairs rapides suivs d'un bruit clair et sec. Ca et là de peits nuages de fumée montaient dans un azur laiteux à la rencontre des premiers rayons de soleil. (...)
Soudain, du côté de la rivière un bruit de pas se produisit: et l'on eût pu voir descendant la pente en courant effarée, une toute jeune fille, où plutôt une enfant. Elle s'éloignait du lieu du combat, faisait des bonds prodigieux; et c'était merveille qu'elle ne meurtrit point ses jolis pieds nus aux chevilles d'ivoire. (...)
Cette eau courant semblait sortir de terre non loin de là, et s'échappait réellement, ruisseau tout formé, des masses rocheuses bordant sur la droite du paysage le large plateau de Doubrava, ouvert du côté du Midi, et borné au lin par l'énorme massif de la Montagne-Noire - le Monténégro - mal nommé à si grande distance, car il présentait des linges du bleu le plus pur. (...) L'enfant s'agenouilla. Elle voulait laver ses mains, noires de poudre, et ses lèvres aussi... C'était la plus jeune fille de Damians Savo, tombé dans la dernière insurrection, et doublement orpheline par la mort de sa mère."
éditions Ernest Flammarion, Paris 1894 - #Serbie, #Bosnie, #Herzégovine, #aventures jeunesse, #roman d'aventure.
Description : livre relié, couverture cartonnée, 358 pages, format 28 cm x 19 cm. état intérieur correct, quelques taches de rousseur. couverture abimée, dos fendillé.
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