La ligne de partage, Nicholas Evans, 2007 -...
Jacques Cassard corsaire de Nantes, Marc Elder,...

Bonne-Dame, Edouard Estaunie, 1927 - une dame du XIXe siècle,, Le livre moderne illustré

4,50 €
TTC

Bonne-Dame, Edouard Estaunie, de l'Académie française - roman - Illustré par des bois originaux de Maurice Delavier - Je l'appelais Bonne-Dame, un nom charmant venu je ne sais d'où, que personne n'avait inventé, que chacun devinait, tant il semblait posé naturellement sur elle. Ceux qui l'abordaient dans la rue le lui donnaient d'instinct : - Bonjour, Bonne-Dame ! Comme on dirait : bonjour, chère âme, chère vieille ! Rien que ces deux mots, Bonne-Dame, mettaient sur les lèvres un involontaire sourire, chassaient l'air pincé, les rides revêches.  (...) Elle avait une grande distinction d'accent - mais quand elle parlait, sa phrase culbutait dans une grammaire fantaisiste hérissée de gros mots et de barbarismes créoles. Elle s'appelait Hatier de Belazeilles, avait droit à la baronnie - mais on disait toujours Mme Hatier, tout court, tant elle avait l'attrait des familiarités,  s'asseyant volontiers dans les magasins pour joindre aux achats un brin de "parlote", s'enquérant aussi bien des façons nouvelles d'éplucher les pommes de terre que des accidents d'existence du patron. (...) Son âge, qu'importe ? cinquante ans, ou bien soixante... Elle pouvait être très âgée, je n'aurais point su le  dire, ne l'ayant jamais vue vieille. (...) Je l'aimais d'amitié sereine, mieux peut-être, éprouvant des joies puériles à demeurer près d'elle dans l'intimité de causeries interminables, lui livrant des tendresses d'amoureux, dur respect filial, des adorations muettes..." éditions Le Livre Moderne Illustré 1927#Edouard Estaunie, #société XIXe siècle, #portrait de dame, #Maurice Delavier, #Le Livre Moderne Illustré,  #édition épuisée

Quantité

Paiements 100% sécurisés

Bonne-Dame, Edouard Estaunie, de l'Académie française - roman - Illustré par des bois originaux de Maurice Delavier - Je l'appelais Bonne-Dame, un nom charmant venu je ne sais d'où, que personne n'avait inventé, que chacun devinait, tant il semblait posé naturellement sur elle. Ceux qui l'abordaient dans la rue le lui donnaient d'instinct : - Bonjour, Bonne-Dame ! Comme on dirait : bonjour, chère âme, chère vieille ! Rien que ces deux mots, Bonne-Dame, mettaient sur les lèvres un involontaire sourire, chassaient l'air pincé, les rides revêches. Faisait-elle son marché, dans les fruiteries, à la boucherie, où que ce fût, la marchande revenait tout à coup aux appellations de jadis : - Est-ce tout ce qu'il vous faut aujourd'hui, ma bonne dame ? A contempler son visage si calme, cette démarche toute ronde qui de loin lui donnait des airs de grosse boule en train de rouler sur les pavés, ce surnom sautait à l'esprit, avec le besoin de le prononcer dans une gaieté subite, la joie d'apercevoir enfin un être parfaitement idéal. Bonne-Dame ! De ces deux mots, elle avait l'allure bonnasse, la placidité innocente, l'invincible attrait. La regarder était une caresse. Elle reposait la vue. Etait-elle réellement belle ? Qui le sait. Peut-être un souverain apaisement mettait-il seul sur son visage l'harmonie parfaite des lignes ; mais à mesure que sous la pression des ans chaque trait s'enfonçait, son charme s'accroissait. (...)

Elle avait une grande distinction d'accent - mais quand elle parlait, sa phrase culbutait dans une grammaire fantaisiste hérissée de gros mots et de barbarismes créoles. Elle s'appelait Hatier de Belazeilles, avait droit à la baronnie - mais on disait toujours Mme Hatier, tout court, tant elle avait l'attrait des familiarités,  s'asseyant volontiers dans les magasins pour joindre aux achats un brin de "parlote", s'enquérant aussi bien des façons nouvelles d'éplucher les pommes de terre que des accidents d'existence du patron. (...)

Son âge, qu'importe ? cinquante ans, ou bien soixante... Elle pouvait être très âgée, je n'aurais point su le  dire, ne l'ayant jamais vue vieille. (...)

Je l'aimais d'amitié sereine, mieux peut-être, éprouvant des joies puériles à demeurer près d'elle dans l'intimité de causeries interminables, lui livrant des tendresses d'amoureux, dur respect filial, des adorations muettes..." 

éditions Le Livre Moderne Illustré 1927. #Edouard Estaunie, #société XIXe siècle, #portrait de dame, #Maurice Delavier, #Le Livre Moderne Illustré,  #édition épuisée

Description : livre broché cousu, couverture souple 221 pages, format 20,5 cm x 14,5 cm. bon état intérieur, couverture abimée, dos déchiré.

3262
1 Produit

Vous aimerez aussi