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Les apprentis faussaires, T1 Les navires truqués, Jacques Baïf (Robert Victor), 1946 - marine, roman de marins

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Les apprentis faussaires, Tome 1, Les navires truqués, Jacques Baïf (Robert Victor 1904-1977) - roman - Dans un grand bruit de ferraille secouée, tôles et vitres cliquetantes, le tramway des quais peinait, battu par les rafales. La mer sapait la jetée, tossait les navires amarrés, "fumait" sous le vent qui, à la lettre, arrachait l'eau comme une râpe, même dans les bassins abrités. Le mistral s'était levé avec le jour et fouettait la ville, chassant la poussière des rues, déchiquetant les derniers nuages, boules d'ouate accrochées en vain aux collines. Dans l'étroit couloir entre le Fort Saint-Jean et le terre-plein de la Tourette, boyau que se partagent le quai et le canal des voiliers, la tempête s'engouffrait avec une telle violence que le tramway, pris en poupe, ne put freiner à temps son élan. Comme il ralentissait pour attaquer la courbe, le vent l'empoigna, le projeta en avant, barque insensée qui prétendrait mouiller en plein erre, avec toute sa toile. Aveuglé, malgré sa longue visière d'opérette, le wattman lâcha son sable, tourna sa manette à bloc. L'arrêt brutal cogna les voyageurs les uns contre les autres. Les roues gémirent. La perche sauta. Les grappes d'ouvriers qui chargeaient les plates-formes s'écartèrent pour livrer passage au conducteur. Un passant qui longeait le rempart d'un pas vif, le feutre sous le bras, l'imperméable claquant au vent, et que la voiture bondée avait dédaigné à l'arrêt voisin, profita de l'aubaine et sauta sur le marchepied, au démarrage. - Ho  Btrinquel ! Son nom lui fit lever la tête. Une main se tendit par-dessus deux épaules anonymes, pour serrer la sienne, puis pour l'attirer d'une secousse sur la plate-forme, malgré les murmures de la foule compacte. . Société des éditions Denoël, 1946. #navires marchands, #histoire de navires, #marine militaire, #paquebots, #navigation XXe siècle, #romans de marins, #Robert Victor, #bateaux. 

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Les apprentis faussaires, Tome 1, Les navires truqués, Jacques Baïf (Robert Victor 1904-1977) - roman - Dans un grand bruit de ferraille secouée, tôles et vitres cliquetantes, le tramway des quais peinait, battu par les rafales. La mer sapait la jetée, tossait les navires amarrés, "fumait" sous le vent qui, à la lettre, arrachait l'eau comme une râpe, même dans les bassins abrités. Le mistral s'était levé avec le jour et fouettait la ville, chassant la poussière des rues, déchiquetant les derniers nuages, boules d'ouate accrochées en vain aux collines. Dans l'étroit couloir entre le Fort Saint-Jean et le terre-plein de la Tourette, boyau que se partagent le quai et le canal des voiliers, la tempête s'engouffrait avec une telle violence que le tramway, pris en poupe, ne put freiner à temps son élan. Comme il ralentissait pour attaquer la courbe, le vent l'empoigna, le projeta en avant, barque insensée qui prétendrait mouiller en plein erre, avec toute sa toile. Aveuglé, malgré sa longue visière d'opérette, le wattman lâcha son sable, tourna sa manette à bloc. L'arrêt brutal cogna les voyageurs les uns contre les autres. Les roues gémirent. La perche sauta. Les grappes d'ouvriers qui chargeaient les plates-formes s'écartèrent pour livrer passage au conducteur. Un passant qui longeait le rempart d'un pas vif, le feutre sous le bras, l'imperméable claquant au vent, et que la voiture bondée avait dédaigné à l'arrêt voisin, profita de l'aubaine et sauta sur le marchepied, au démarrage. - Ho  Btrinquel ! Son nom lui fit lever la tête. Une main se tendit par-dessus deux épaules anonymes, pour serrer la sienne, puis pour l'attirer d'une secousse sur la plate-forme, malgré les murmures de la foule compacte. -Bonjour, mon vieux. Qu'est-ce que tu fous là ? Bruniquel reconnut la voix, puis le visage. -Terrier  Bien, et toi ? ça alors, c'est une chance. Encore à Marseille ? Tu navigues toujours ? -Toujours. Tu vois, je quitte la garde. Terrier et Bruniquel, compagnons du service, puis du Jacques Cartier, l'éphémère navire-école e la Marine Marchande, avaient été réunis deux ans à bord d'un paquebot des Messageries Orientales où ils naviguaient comme lieutenants. 

Société des éditions Denoël, 1946. #navires marchands, #histoire de navires, #marine militaire, #paquebots, #navigation XXe siècle, #romans de marins, #Robert Victor, #bateaux. 

Description : livre broché, 351 pages. format 19 cm x 12 cm. bon état intérieur. Le premier plat de couverture est "libre". 

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