Les chasseurs de loups, James-Olivier Curwood, 1941 - Grand-Nord canadien, loups, Indiens, Bibliothèque Verte, couverture verte,
Les chasseurs de loups, James-Olivier Curwood (1878-1927), roman traduit de l'américain par P. Gruyer et L. Postif -
"Le combat dans les Mélèzes - Le lourd et froid hiver étendait son premier manteau sur le Grand Désert canadien. La lune se levait, boule rouge mouvante, éclairant d'une faible lueur le vaste silence blanc. Pas un bruit n'en brisait la calme désolation. La vie diurne s'était éteinte et il était trop tôt encore pour que s'éveillassent les voix errantes des créatures nocturnes. (...) Soudain le silence se rompit. Un cri s'éleva, sonore et lugubre, quelque chose comme une plainte inexprimable, une plainte non humaine, qui, si un homme l'eût entendue, aurait fait battre plus vite le sang dans ses veines et se crisper ses doigts sur la crosse de son fusil. Le cri venait de la plaine blanche et se répercutait dans la nuit. Il se tut ensuite et le silence qui lui succéda à nouveau en parut plus profond. Le hibou blanc comme un gros flocon de neige, s'envola muettement, à tire-d 'ailes, par-dessus le lac gelé. Puis au bout de quelques instants, le cri plaintif recommença mais plus faible. Un habitué du Grand Désert Blanc, dressant l'oreille et scrutant les ténèbres n'eût pas hésité à reconnaître la clameur sauvage, de souffrance et d'agonie, d'une bête blessée et à demi conquise. Lentement, en effet, avec la prudence que doit suivre l'angoisse des longues heures d'une journée de chasse, un magnifique élan mâle s'avançait dans la lumière de la lune. éditions Hachette 1941. #loups, #indiens d'Amérique, #Grand-nord canadien, #bibliothèque verte, #littérature jeunesse, #aventures jeunesse
Les chasseurs de loups, James-Olivier Curwood (1878-1927), roman traduit de l'américain par P. Gruyer et L. Postif -
"Le combat dans les Mélèzes - Le lourd et froid hiver étendait son premier manteau sur le Grand Désert canadien. La lune se levait, boule rouge mouvante, éclairant d'une faible lueur le vaste silence blanc. Pas un bruit n'en brisait la calme désolation. La vie diurne s'était éteinte et il était trop tôt encore pour que s'éveillassent les voix errantes des créatures nocturnes. Au premier plan s'estompait, sous la lueur lunaire et à la clarté diffuse de millions d'étoiles, un grand amphithéâtre de rochers, au fond duquel dormait un lac gelé. Sur la pente de la montagne s'élevait la forêt de sapins, noire et sinistre. Un peu plus bas, des mélèzes bordaient le lac de leur muraille, à demi courbés sous le fardeau de la neige et de la glace, qui les écrasait, dans les impénétrables ténèbres. Du côté opposé aux mélèzes, aux sapins et à la montagne, le cirque rocheux s'échancrait vers une plaine blanche infinie, découverte et sans arbres.
Un énorme hibou blanc émergea de l'obscurité, en dépliant son vol. Puis il jeta, d'une voix chevrotante, un hululement doux, qui semblait annoncer que bientôt allait s'ouvrir l'heure mystique des hôtes de la nuit.
La neige, qui avait chu en abondance durant la journée, avait cessé de tomber. Pas un souffle ne passait dans l'air et ses flocons étaient restés accrochés aux plus petites brindilles des ramures. Quoiqu'il ne fît pas de vent, le froid était intense. Un homme qui serait demeuré immobile fût, en une heure, tombé gelé sous sa morsure.
Soudain le silence se rompit. Un cri s'éleva, sonore et lugubre, quelque chose comme une plainte inexprimable, une plainte non humaine, qui, si un homme l'eût entendue, aurait fait battre plus vite le sang dans ses veines et se crisper ses doigts sur la crosse de son fusil. Le cri venait de la plaine blanche et se répercutait dans la nuit. Il se tut ensuite et le silence qui lui succéda à nouveau en parut plus profond. Le hibou blanc comme un gros flocon de neige, s'envola muettement, à tire-d 'ailes, par-dessus le lac gelé.
Puis au bout de quelques instants, le cri plaintif recommença mais plus faible. Un habitué du Grand Désert Blanc, dressant l'oreille et scrutant les ténèbres n'eût pas hésité à reconnaître la clameur sauvage, de souffrance et d'agonie, d'une bête blessée et à demi conquise.
Lentement, en effet, avec la prudence que doit suivre l'angoisse des longues heures d'une journée de chasse, un magnifique élan mâle s'avançait dans la lumière de la lune. Sa tête superbe, pliant sous le poids de sa massive ramure, se tournait vers le bois de mélèzes qui était de l'autre côté du lac. L'animal reniflait l'air dans cette direction et ses narines se dilataient. Derrière lui, il laissait une coulée de sang. Blessé à mort sans doute et se traînant à peine sur la neige molle qui couvrait la glace, il espérait visiblement trouver dans l'abri des arbres un ultime refuge."
éditions Hachette 1941. #loups, #indiens d'Amérique, #Grand-nord canadien, #bibliothèque verte, #littérature jeunesse, #aventures jeunesse
Description : livre relié, couverture cartonnée, avec jaquette, 188 pages, bon état, petite déchirure de la jaquette.
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