La vie amoureuse, La Duchesse de Chevreuse, Isadora Duncan, Pauline Borghèse, Cora Pearl - biographie romancée, femmes célèbres

Collection La vie amoureuse,  La duchesse de Chevreuse Isadora Duncan, Pauline Borghèse, Cora Pearl - quatre biographies romancées parues dans quatre magazines, regroupés dans un volume. 

La vie amoureuse, La duchesse de Chevreuse, Jeanne Feuga, illustrations de Michel de Simon : "Un ciel gris et bas de novembre pèse sur la vallée de la Seine et, sur toute la lointaine campagne de lourds nuages s'étirent, s'effilochent, menaçants et tristes. Parfois passe un vol noir d'oiseaux migrateurs, en fuite vers les rivages de soleil. La surface de l'eau n'est qu'une mouvante et glaciale plaque d'argent terni. Penchée à la portière de son carrosse, Madame de Chevreuse considère le paysage, avec mélancolie. Les voitures longent le fleuve, avant de s'enfoncer dans les bois de Meudon vers Viroflay, Châteaufort, et Dampierre, but du voyage. On roule sur un épais tapis de feuilles pourries, et un à un, les arbres dépouillés défilent entre la route et la berge. Encore un automne de plus, après bien d'autres. Mais cette fois, la duchesse de Chevreuse sent obscurément que cet automne-là n'amènera point de printemps - qu'il a quelque chose de définitif : avec ce ciel de centre, et ces premières averses s'ouvre l'automne de sa vie. Elle a pourtant un sourire. - C'est un automne qui serait précoce, mon doux seigneur. Nous n'avons que l'âge du siècle : cinquante-deux ans ! Et nous ne nous sentons guère à l'article de la mort ! S'il en était autrement, bouleverserions-nous encore notre vie, changerions-nous et courrions-nous les routes avec toute notre maison, vers Dampierre ? Et serions-nous escortée de cet cavalier qui caracole à l'avant du cortège, et qui nous fait encore si gentiment l'amour ?" En effet, devançant un peu la file des carrosses, chevauche un bel homme de trente-huit à quarante ans, d'aspect brillant et hardi ; c'est Geoffroy de Laigue, amant en titre de la duchesse de Chevreuse."

La vie amoureuse, Isadora Duncan, par Guy de Bellet - illustrations de Jihel - "- Isadora, viens voir. Ton père nous a envoyé des draps merveilleux ! Entièrement tissés à la main ! Nous allons pouvoir tailler là-dedans de vraies tuniques grecques ! Madame Duncan drapa artistement sur la jeune fille, accourue à son appel, le drap que son mari avait découvert chez un antiquaire de New-York et qu'il avait rapporté à San Francisco avec un lot de vases chinois de l'éopque Ming. Une époque Ming assez prolongée mais qui pouvait faire illusion à des collectionneurs novices ! Car Joseph-Charles Duncan, bel homme, au visage énergique de pionnier, avait eu, en l'année 1859 qui vit la fameuse Ruée vers l'Or, une initiative hardie. - L'or, disait-il, n'est pas un but mais un moyen. Il est aussi important de le dépenser que de la gagner. Or, que voyons-nous ? De tous côtés, surgissent des salons, des maisons de jeux où s'engloutissent les fortunes gagnées dans les placers. La prostitution fleurit. L'alcool dégrade. La religion à elle seule est impuissante à endiguer une prodigalité stupide qui finalement déshonore tout le monde sans profit pour personne. L'Art seul peut être une digue à ces débordements. L'Art ! Quand il prononçait ce mot, il ouvrait largement la bouche comme les prédicateurs qui clament le mot "God" en levant les yeux au ciel d'un air inspiré. L'art n'a d'ailleurs jamais empêché le commerce. Sous couleur de métamorphoser les anciens cowboys et chercheurs d'or heureux, en amateurs d'art, Monsieur Duncan avait transformé en magasin d'antiquités la jolie maison de briques qu'il habitait avec sa femme née Isadora Gray et ses quatre enfants, Elisabeth, Augustin, Raymond et Isadora."

La vie amoureuse, Pauline Borghèse, par Jean Portail - illustrations de Clauss - "Sous le signe de Vénus - Si quelque astrologue avait été mandé par Mme Letizia, épouse Buonaparte, à la naissance de Paola-Maria Buonaparte, il n'eut pas manqué de noter, d'abord, l'influence vénusienne que subirait l'enfant. Ici, nous nous bornerons à observer qu'elle vint au monde le 20 octobre, soit sous le signe de la Balance, régi par la Déesse des Amours, des Arts et du Charme. Et c'était un Vendredi, jour communément attribué à Vénus. Mais cette idée de faire établir un horoscope ne traversa pas l'esprit de la jeune femme, déjà mère d'une kyrielle d'enfants et toute penchée sur les problèmes immédiats d'une existence matérielle difficile. Elle avait épousé à treize ans (oui, 13 ans) Charles de Buonaparte, homme intelligent, cultivé, le verbe agréable et convaincant (il avait pris ses grades d'avocat) de noble allure, et songe-creux. Un de ces hommes qui rêvent leur vie et ne font jamais que changer de chimères. Il voyageait car la mobilité physique correspond à la mobilité de l'esprit. Il n'oubliait pas pour autant le chemin de la maison familiale. A chacun de ses passages, il faisait un enfant à une femme. Trois ne vécurent pas. Paolina atterrit en 1780 et, parmi les survivants, elle se range donc, après Joseph (1768), Napoléon (1769), Lucien (1775), Marie-Anne (1777) et Louis (1778). Ah ! La Signora Letizia ne méritait pas l'injure dont les Corses giflaient les femmes stériles, les traitant de mula. 

La vie amoureuse, Cora Pearl, par Pierre Bonardi et Maurice Duplay - illustrations de Roger Brard -"Concours au "Grand Seize" - Les derniers soupeurs quittaient les boulevards aux premières clartés blanchâtres d'une aube de pluie, sous un ciel de coton sale. Dans le joyeux quartier allaient bientôt venir les éteigneurs de réverbères et les boueurs. Le "Café Anglais" ne vivait plus que par quelques fenêtres :celles du "Cabinet 16", réservé aux compagnies éclatantes. Depuis minuit, les lions et les biches les plus fameux de l'époque l'occupaient. Les uns étaient sanglés en des fracs qui rappelaient, par une coupe martiale, la redingote des demi-soldes ; les autres émergeaient, vastement décolletées, de crinolines semblables à de monstrueuses corolles. L'orgie - une orgie à cols empesés, une orgie correcte - donnait des signes d'épuisement. Réparties, boutades, fusaient moins promptes, moins fulgurantes. Les visages pâlissaient ou se fripaient selon le nombre des années. Sur la nappe chiffonnée, tachée, où des buissons ardents de bougies éclairaient une débandade de flûtes à champagne et de bouteilles au collet d'or, les roses s'effeuillaient, et autour, les femmes s'affaissaient près des hommes alourdis. Roger de Beauvoir, le dandy de la génération antérieure, le lion vieillissant, et Soubise, la courtisane quinquagénaire, dont chacun admirait ordinairement l'extraordinaire jeunesse, paraissaient, à cette heure, beaucoup lus que leur âge." 

éditions Publications Illustrées, Paris (sans date) vers 1950.  #Cora Pearl, #courtisane, #demi-mondaine, #Pauline Borghèse, #sœur de Napoléon, #Isadora Duncan, #danseuse classique, #duchesse de Chevreuse, #Marie Aimée de Rohan, #biographie romancée, #amours célèbres, #amoureuses célèbres, #femmes célèbres, #personnages historiques, #magazine historique, #la vie romancée, 

Description : quatre magazines brochés, regroupés dans un volume, 380 pages, format 22 cm x 14,5 cm. bon état intérieur, à l'exception de quelques rousseurs sur la première page de titre, dos et premier plat de couverture cartonnée manquants.