La maison sens dessus dessous, Colette Vivier, 1932 - maison à la campagne, enfants au XIXe s., Bibliothèque Rose Illustrée
La maison sens dessus dessous, Colette Vivier (1898-1979) - illustré de André Pécoud - Collection Bibliothèque Rose Illustrée -
La petite Marie-Rose Artel était assise dans sa chambre ; devant elle se trouvait une table et, sur cette table, un livre d'images. Mais Marie-Rose ne le regardait pas : elle le connaissait par coeur. Elle restait devant la table, les bras croisés, et, de temps en temps elle poussait un gros soupir.
"Comme je m'ennuie ! se disait-elle ; qu'est-ce que je pourrais bien faire ?" Elle alla ouvrir son armoire qui contenait quelques joujoux et des albums. "Si je prenais les "patiences" ? Mais j'y ai déjà joué tout à l'heure. Alors, le loto ? le croquet ? Je ne peux pas y jouer toute seule. Je vais plutôt faire un collier de perles pour Dine... Mais elle en a déjà huit ! Alors ?"
Elle referma tristement l'armoire et s'approcha du berceau de sa poupée Dine. Peut-être la chère petite avait-elle besoin de quelque chose ? Mais Dine, bien bordée, bien installée, dormait profondément ; ses draps ne formaient pas un seul pli. "Je ne peux pourtant pas recommencer à la coucher ," soupira Marie-Rose.
Elle retourna s'asseoir devant sa petite table, avec des larmes plein les yeux. Déjà, elle tenait son mouchoir à la main pour les essuyer. Marie-Rose avait neuf ans, mais on lui en eût donné sept à peine tant elle semblait frêle et délicate ; elle avait des cheveux blonds et bouclés, des yeux bleus, un visage triste. Ses parents étaient morts quand elle était toute petite et elle avait été recueillie par l'une de ses tantes, Mlle Jeanne Bernier, qui habitait Paris.
Tante Jeanne était très bonne ; elle aimait beaucoup Marie-Rose, mais elle avait toujours peur qu'elle ne tombât malade, aussi la comblait-elle de soins. Elle la faisait travailler le moins possible, lui interdisait de courir, de jouer avec les autres enfants ; s'il faisait froid, elle la gardait au coin du feu ; s'il faisait chaud, elle fermait les persiennes de sa chambre, de peur que le soleil ne lui fît du mal.
Marie-Rose, privée d'air pur, avait mauvaise mine et manquait d'appétit ; et tante Jeanne s'en inquiétait : elle lui faisait prendre des cachets, des potions de toutes sortes."
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Description : livre relié, couverture cartonnée rouge, titrages dorés, 249 pages. format 18 cm x 11,5 cm. bon état. a
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